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dimanche 13 août 2017

En toi, je suis...

Il nous arrive parfois de nous mettre en tension en cherchant à atteindre certaines destinations géographiques, mais les plus grandes tensions que j’ai connues ont été celles vécues vers des destinations spirituelles.

Il m’a fallu de nombreuses années de cheminement spirituel pour me rendre compte de la tension intérieure que cette quête même stimulait en moi.
J’ai alors mis toute mon attention à trouver ce qui m’éloignait de cette détente et j’ai découvert, atterrée, que ce qui me mettait le plus en tension était précisément les parts de moi qui avaient encore des aspirations spirituelles élevées : en d’autres termes, les parts de moi qui avaient une idée de ce qu’est « être éveillé » et qui passaient leur temps à la comparer ma façon d’être, se mettant en tension à chaque fois qu’elles trouvaient un décalage entre les deux...

Cette prise de conscience, douloureuse, mais évidente, m’amena en 2013 à proférer ce que ces mêmes parts considérèrent immédiatement comme un « blasphème » : « Et bien, si c’est pour se gâcher ainsi la vie avec la notion d’éveil, je renonce à l’éveil ! Tant pis, je ne vivrai pas une « vie éveillée », à partir de maintenant, je serai juste telle que je suis en cessant de chercher à être autre chose que ce que je suis en train d’être !»
L’effet de cette phrase eut sur moi un effet immédiat : je sentis à la seconde tout mon corps se détendre et je connus au même instant une expérience d’unité aussi vaste que celles que j’avais pu goûter en 2009.

Du cœur de cet espace infiniment ouvert, une voix s’éleva avec force, faisant résonner chaque atome de mon être : « Je suis ce que Je suis ! ».
Je tressaillis en ressentant la force de cette affirmation et sentis s’écrouler au sein de l’Histoire-Moi les derniers vestiges d’une identification subtile mais toujours présente à un « moi-idéal » : une vague infinie de tendresse m’envahit alors et je fondis en larmes en mesurant la violence que ces parts spirituelles m’infligeaient depuis des années (violence qui était à la mesure de leur aspiration à vivre de la manière qu’elle considérait comme la plus « élevée spirituellement »).

Puis, émanant du cœur de ce silence souriant qui embrasse tout ce qui est, la voix aimante de la Vie continua à me parler :

"En toi je joue à m’oublier…
depuis l’espace de l’immuabilité,
je joue à courir,
pour me goûter en tant que mouvement…

Depuis l’espace de la tranquillité,
je joue à l’agitation,
pour me goûter en tant qu’intensité…

Depuis l’espace de la complétude,
je joue au manque,
pour me goûter en tant qu’aspiration…

Je Suis tout ce qui Est…
La Quête, la fin de la Quête,
le Chercheur, le Cherché,
la Roue et son Axe,
l’espace en lequel tout cela apparaît et disparaît…

Je sais la séparation, l’incomplétude que tu expérimentes…
Je l’ai créée, pour la joie de m’y redécouvrir dans toute l’immensité de ma plénitude !

Si tu entends ma voix en cet instant,
dans le secret de ton cœur
ou par la voix d’un compagnon de route,
c’est que j’aspire à présent à me manifester en toi
en tant que complétude, sérénité, joie pure…

C’est moi qui initie ton élan à me retrouver,
c’est moi qui crée le Chercheur…
et à un moment donné,
c’est encore moi qui crée son aspiration à disparaître…

Comprenant tout cela,
demeure pour toi la question du « comment ? »…

La réponse est simple… la voici :
je joue à me cacher en toi par le voile du mental…
je joue à me retrouver en toi par le dévoilement du cœur…

Remplace chacun de tes « pourquoi ? »
par un « pour qui ? »
et au cœur de chaque réponse,
tu découvriras que tout ce qui advient est là pour toi,
juste pour toi, sans nul autre projet que tu l’expérimentes,
que je le goûte en tant que toi…

Connais la merveille unique que tu es pour moi :
en des milliards d’années d’évolution,
en la multitude des manifestations de ma source,
tu es le seul à goûter cet instant, créé pour toi, juste pour toi…

Par l’un je joue à me goûter en tant que tout ce qui est,
par l’autre je joue à me goûter en tant qu’être séparé.

Viens mon Bien-Aimé,
laisse-toi aller dans les bras
de la simplicité de cet instant
en lequel rien ne manque,
sauf ta présence pour le goûter..."

Alors, mon Enfant-Moi s’est enfin abandonné totalement dans les bras du Père-Mère…
Alors, il a permis à la Vie de s’aimer en lui…
Alors il a goûté le sel de ses larmes
et y a découvert, émerveillé,
le goût de l’océan infini en lequel il aspirait à s’immerger…

Isabelle Padovani
www.communification.eu