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vendredi 30 décembre 2011

Ecouter, le faites-vous vraiment ?


Article paru dans le n°92 de la revue 3eme Millénaire

Apprendre à s’écouter soi, pour pouvoir écouter l’autre ?
S’écouter est une façon de s’aimer et se respecter, d’apprendre à se faire confiance.
Dans le processus de la vraie écoute, nous accordons du respect aussi bien à soi-même qu’à la personne qui parle. Aussi, lorsque nous apprenons à nous écouter, celle-ci s’élargit et nous pouvons apprendre à écouter les subtilités de la vie. C’est un fait bien connu qu’environ 15% de toute communication passe par les mots, tout le reste étant énergétique et visuel. Lorsque nous commençons à apprendre les subtilités de la vie, il suffit d’un regard particulier émanant d’une personne et nous pouvons savoir ce qu’elle communique à cet instant.

Nous savons également, ou avons déjà pu entendre, que nous sommes tous un.
Si nous ne nous écoutons pas, si nous ne nous aimons ni ne nous respectons, comment pouvons-nous être un avec quiconque, quand nous ne sommes même pas un avec nous-mêmes ? Ecoutons-nous notre être, notre cœur ? Notre mental ?
Comme mentionné précédemment, écouter commence en soi. La plupart des personnes écoutent leur mental, pas leur corps. Si nous écoutons notre mental, qui écoute vraiment ?
Est-ce maman, est-ce papa, est-ce la société, est-ce soi ? Qui écoute ?
Généralement, notre corps nous guide de manière juste alors que notre mental peut ne pas le faire.

Savons-nous écouter une personne dans sa globalité ? Nous nous focalisons (et encore - pas toujours !) sur le contenu et oublions le contenant. Nous écoutons essentiellement les mots, que souvent nous n’entendons même pas pour ce qu’ils disent vraiment. Apprendre, au-delà des mots, à regarder le langage du corps, des gestes, des expressions, le ressenti, l’énergie de la personne. L’expression derrière les mots, le langage derrière le langage.

Pour écouter vraiment, cela demande de se connaître.
Pour écouter vraiment, nous avons besoin de ‘disparaître’ (autrement dit notre personnalité ne doit pas faire obstacle). Ecouter vraiment, c’est pouvoir faire le silence en soi (le silence du mental), se rendre disponible et réceptif à soi, à l’autre.

Voulons-nous vraiment écouter ?
Nous écoutons la plupart du temps avec nos filtres, nos croyances.
Comme nous l’avons dit, la plupart d’entre nous écoutons avec notre mental. Cela ne permet pas l’acceptation de ce qui est. Notre mental tend à prendre l’information et à la passer au travers de tous nos programmes d’enfance, ceux-ci créant nos filtres de perception de la réalité. Nos filtres, fausses croyances et illusions changent l’information pour en faire ce que nous pensons qu’elle devrait être, pas ce qu’elle est.
Exemple : chaque dimanche soir avait lieu le Darshan. Après le Darshan, nombre d’entre nous nous retrouvions devant le hall et discutions de ce que nous avions entendu. C’était rare que deux personnes soient d’accord sur ce qui venait d’être dit à peine quelques instants auparavant. Cela me faisait me demander où nous trouvions-nous tous tandis que nous étions assis dans cette salle ?

Ecouter demande du temps.
Lorsque nous écoutons, la personne qui parle se sent habituellement entendue et confortable. Quand nous n’écoutons pas, cela crée anxiété et frustration pour la personne qui parle sans que celle-ci en soit nécessairement consciente.
Quels sont les obstacles à l’écoute ? 
Nos programmes d’enfance sont un obstacle majeur à la vraie écoute (nos parents nous ont-ils écoutés ? sinon, il y a des chances que nous n’écoutions pas les autres).
En prenant conscience de nos programmes et en les transformant, nous développons petit à petit de l’espace en nous, ce qui libère de l’espace pour l’autre.

Ecouter vraiment demande que nous accordions notre pleine attention à l’autre.
Si le mental est trop plein, si nos programmations et pensées prennent trop de place, il n’y a pas de place pour l’écoute. Lorsque l’autre me parle, cela éveille souvent des choses en soi qui nous ramènent à nous et font que nous voulons répondre, intervenir, perdant la qualité d’écoute. Notre attention, de centrée sur l’autre, devient centrée sur nous.
Avons-nous l’espace à l’intérieur de nous pour être là pour les autres ? Ou sommes-nous trop préoccupés par nous-mêmes ? Ecoutons-nous l’autre pour lui-même, accordons-nous de l’espace à l’autre ? Entendons-nous ce que dit l’autre, ou réfléchissons-nous à des réponses pendant que l’autre parle ? Notre égo est-il si grand au point de sentir que notre façon de penser est la seule ?

Parfois, lorsque nous écoutons, peuvent arriver des jugements ou autres réactions intérieures, qui semblent être pour de nombreuses personnes un réel obstacle à l’écoute. Ces réactions intérieures (jugements, blâmes, irritations, agacement, etc.) qui peuvent émerger en soi, dans la relation à l’autre, et venir ‘parasiter’ l’écoute, pourquoi arrivent-elles et qu’en faire ?
Pour la plupart des personnes, une vie dépourvue de discipline équivaut à une vie libre.
Cela ne pourrait être plus éloigné de la vérité. La voie vers la liberté est, au contraire, un chemin de discipline. Lisez des autobiographies d’êtres éveillés ou de saints, et vous pourrez voir ce dont je parle. Si vous voulez vraiment écouter, mais que votre mental est tout le temps à bavarder, que vous amenez toujours une réponse à ce que dit l’autre, ou que vous pensez à autre chose pendant que l’on vous parle, vous allez devoir gagner en discipline. Vous allez devoir arrêter ces actions (ou réactions) et cela demande de la discipline.
Vous comprenez ? Pouvez-vous entendre cela ? C’est le seul moyen.

Pour découvrir qui nous sommes vraiment - et écouter fait totalement partie de ce voyage vers qui nous sommes - nous devons nous reprogrammer vers une meilleure façon d’être.
Il y a véritablement très peu de personnes qui écoutent.
Les jugements sont un moyen très fort de ne pas écouter. Ils sont là pour une raison et une seule : vous vous sentez mal à l’intérieur à propos de vous, de comment vous agissez, de ce que vous faites, alors vous jugez les autres. Ce faux sentiment de sécurité (ils font ceci mal, moi je suis ok) est le résultat inconscient des jugements. D’autres personnes utilisent les jugements dans un autre sens, à savoir : l’autre est tellement bien, et voilà que cela vous aide à vous sentir mal à propos de vous - vous ne pouvez égaler l’autre en bien.
L’espace est une partie très importante de notre être, mais la plupart des personnes se sentent trop en insécurité pour permettre l’espace en elles-mêmes et chez les autres.

Comment écouter vraiment ? 
Pendant que notre mental pense à autre chose lorsque quelqu’un parle, nous devons d’abord devenir conscient de ce fait. Une fois que nous réalisons ce qui est en train de se produire, nous pouvons avoir le choix. Si vous choisissez d’écouter, dites simplement en vous-même ‘stop’ (aux distractions du mental) et soyez présent. Cela semble très facile, mais une fois que nous commençons à pratiquer cela, nous remarquerons que notre mental veut continuellement penser pendant que l’autre parle (jugements, réponses, rejets, choses à faire, etc.). Si nous continuons à pratiquer en disant ‘stop’ intérieurement, au bout d’un temps, l’espace commencera à se faire. Avec cet espace, nous pourrons être présents à ceux qui parlent. Ce processus fonctionne, mais demande de la constance.
D’abord nous devons prendre une décision : voulons-nous vraiment écouter ?

Je peux vous dire à partir de ma propre expérience personnelle, ainsi que celle d’amis proches, que lorsque nous écoutons, la personne qui parle est beaucoup plus détendue et beaucoup plus prête à partager d’elle. C’est une merveilleuse sensation que d’être vraiment écouté, et néanmoins si rare aujourd’hui. Si nous n’écoutons pas nos propres sentiments, intuitions, notre connaissance, nous n’avons pas l’espace pour écouter les autres.
Comme l’amour et la paix : si nous ne les avons pas en nous, si nous ne travaillons pas sur cela en nous-mêmes, nous ne les avons pas pour les autres.
Quand vous commencerez à vous écouter et à écouter les autres, vous aurez une expérience différente de la vie. Ne serait-ce que la capacité à écouter vous aidera à être plus détendu dans votre journée, de manières qui vous surprendront.

vendredi 23 décembre 2011

Les vagues sont l'eau


Quand vous regardez à la surface de l'océan, vous pouvez voir les vagues monter et descendre. Vous pouvez décrire ces ondes en termes de haute ou basse, petite ou grande, plus vigoureuse, plus belle ou moins belle. Vous pouvez décrire une vague en termes de début et de fin, de naissance et de mort. Cela peut être comparé à la dimension historique. Dans la dimension historique, nous sommes préoccupés par la naissance et la mort, par plus de puissance, moins de puissance, plus beau, moins beau, par le début et la fin, et ainsi de suite.

En regardant profondément, nous pouvons également voir que les vagues sont en même temps de l'eau. Une vague peut aimer chercher sa propre nature véritable. La vague pourrait souffrir de la peur, de complexes. Une vague peut dire: «Je ne suis pas aussi grande que les autres vagues», «Je suis opprimée», «Je ne suis pas aussi belle que les autres vagues», «Je suis née et je dois mourir." La vague peut souffrir de ces choses, de ces idées. Mais si la vague se tourne vers la profondeur de l’océan et touche sa vraie nature, elle se rendra compte qu'elle EST l'eau. Puis sa peur et ses complexes disparaitront.

L'eau est libre de la naissance à la mort d'une vague. L'eau est libre du haut et du bas, du plus beau et du moins beau. Vous pouvez parler en termes de plus belle et moins belle, haute ou basse, seulement en termes de vagues. En ce qui concerne l'eau, tous ces concepts ne sont pas valides.

Notre vraie nature est la nature de ce qui est sans naissance et sans mort. Nous n'avons pas à aller où que ce soit afin de toucher notre vraie nature. La vague n'a pas à chercher l'eau parce qu'elle EST l'eau. Nous n'avons pas à chercher Dieu, nous n'avons pas à chercher notre dimension ultime ou le nirvana, parce que nous sommes le nirvana, nous sommes Dieu.

Vous êtes ce que vous recherchez. Vous êtes déjà ce que vous voulez devenir. Vous pouvez dire à la vague, "Ma très chère vague, tu es de l'eau. Tu n’as pas à aller chercher l'eau. Ta nature est la nature de la non-discrimination, du sans naissance, du sans mort, du sans ‘être’ et du sans ‘non-être’."

Pratiquez comme une vague. Prenez le temps de regarder profondément en vous-même et de reconnaître que la nature est la nature du sans-naissance et du sans-mort. De cette façon, vous faire une percée vers la liberté et l'intrépidité. Cette méthode de pratique va nous aider à vivre sans peur, et elle va nous aider à mourir paisiblement sans regret.

samedi 17 décembre 2011

21 manières de demeurer en paix


Compilation de Mary Lynn Hendrix


Introduction
Ce qui suit représente des pratiques simples mais puissantes qui peuvent vous offrir de nouvelles manières de considérer les circonstances de votre vie et, par cela, de créer de nouvelles possibilités de réalisation de soi.

1. Inverser les jugements
Remarquez dans la pratique lorsque vous jugez ou critiquez quelqu'un ou quelque chose. Par exemple, au rayon de l'épicerie, vous êtes impatient et pensez que la personne devant vous est mal organisée et impolie. Rapidement, renversez votre jugement et demandez-vous :
- Est-ce que cela est vrai aussi pour moi ?
- Suis-je impoli ?
- Suis-je parfois impoli ? Envers les autres ou envers moi-même ?
- Suis-je impoli en moi-même lorsque je pense que les autres sont impolis ?
Cet exercice amène votre attention en dehors de l'autre et place votre attention sur vous-même. Le pardon en résulte naturellement. Placer la responsabilité ou le jugement sur quelqu'un d'autre vous ôte tout pouvoir de changer votre expérience. Accepter la responsabilité de vos croyances et de vos jugements vous accorde le pouvoir de les changer. Souvenez-vous, au-delà de l'apparence de celui que vous regardez, il s'agit toujours de Dieu qui est camouflé, debout devant vous, pour que vous puissiez vous connaître. Renverser ses jugements permet le pardon total. Le pardon mène à la conscience de soi et rétablit l'intégrité personnelle.

2. Les trois formes d'affaires 
Remarquez, lorsque vous blessez, que vous êtes intellectuellement en dehors de vos affaires. Si vous n'êtes pas certains, arrêtez-vous et demandez-vous : «Intellectuellement, dans quelle affaire est-ce que je me trouve ?».
Il existe trois sortes d'affaires dans l'univers : les miennes, les vôtres et celles de Dieu.
- De quelles affaires s'agit-il lorsqu'un tremblement de terre se produit ? Celles de Dieu.
- De quelles affaires s'agit-il si le voisin d'en bas de la rue a une vilaine pelouse ? Celles de votre voisin.
- De quelles affaires s'agit-il si vous êtes en colère contre votre voisin d'en bas de la rue parce qu'il a une vilaine pelouse ? Vos affaires.
La vie est simple, c'est à l'intérieur.
Comptez, dans des intervalles de cinq minutes, combien de fois vous vous mêlez mentalement des affaires d'autrui. Notez lorsque vous donnez un conseil non demandé ou offrez une opinion sur quelque chose (à haute voix ou silencieusement).
Demandez-vous :
- Est-ce que je me mêle de ses affaires ?
- M'a-t-il demandé mon conseil ?
Et, le plus important :
- Puis-je prendre le conseil que j'offre et l'appliquer dans ma vie ?

3. Etre dans les affaires de personne 
Après avoir travaillé sur la pratique de demeurer en dehors des affaires des autres, essayez de demeurer aussi en dehors de vos propres affaires. Considérez sans gravité tout ce que vous croyez savoir sur vous-même. «Je suis contenu et limité dans ce corps physique».
- Est-ce vrai ?
- Puisque savoir absolument que cela est vrai ?
- Qu'est-ce que j'obtiens en maintenant cette croyance ?
- Il y a une croyance répandue que nous sommes notre corps et que nous mourrons.
Qui serais-je sans cette croyance ?

4. Se détacher de son corps, de son histoire 
Essayez de parler de vous-même, durant un moment, à la troisième personne plutôt que je ou moi. Au lieu de dire «Je vais déjeuner», dites «Elle/il va déjeuner» (en se référant à vous-même) ou «Celle-ci/celui-ci va déjeuner». Faites-cela avec un ami durant une heure, l'après-midi ou la journée entière. Eliminez l'utilisation de tous les pronoms personnels (je, moi, nous). Par exemple : - Comment va celui-ci (ou celui-là) aujourd'hui ? - Veut-il aller au parc ? Faites l'expérience du corps de manière impersonnelle, ainsi que des histoires et des préférences que vous croyez incarner.

5. Parler au présent
Devenez conscient de la fréquence de vos conversations centrées sur le passé ou le futur. Soyez conscient des verbes que vous utilisé : était, faisait, fera, va faire etc. Parler du passé dans le présent, c'est le ré-éveiller et le recréer complètement dans le présent, pas seulement dans nos esprits, ce qui nous éloigne à ce que le présent représente pour nous en ce moment. Parler du futur, c'est créer et vivre avec un fantasme. Si vous voulez faire l'expérience de la peur, pensez au futur. Si vous voulez faire l'expérience de la honte et de la culpabilité, pensez au passé.

6. Faire la vaisselle 
«Faire la vaisselle» est une pratique d'apprentissage de l'amour de l'action en face de vous. Votre voix intérieure ou intuition vous guide toute la journée dans des tâches simples tels que faire la vaisselle, conduire au travail ou nettoyer le sol. Autoriser la sainteté de la simplicité. Ecouter votre voix intérieure et ensuite agir selon ses suggestions avec une confiance implicite crée une vie avec plus de grâce, sans effort et miraculeuse.

7. Écouter la voix du corps
Le corps est la voix de notre esprit et il vous parle à travers des mouvements physiques tels que les contractions musculaires -tels que les tics, les élancements, les chatouillements et la tension, pour n'en nommer que quelques-uns uns. Devenez conscient de la fréquence à laquelle vous vous éloignez de la paix ou de la tranquillité. Pratiquez la tranquillité et laissez votre corps vous parler à partir de l'endroit où votre esprit se contracte, peu importe la subtilité de la contraction vacillante. Lorsque vous remarquez une sensation, enquêtez à l'intérieur.
- Quelle situation ou pensée contractée déclenche cette sensation physique ?
- Suis-je hors alignement de mon intégrité dans cette circonstance, et si oui, où ?
- Suis-je désireux de laisser partir cette croyance ou cette pensée qui fait se contracter mon corps ? Ecoutez et permettez aux pensées de vous guider et retournez à la paix et la clarté intérieure.

8. Faites-vous un rapport
Cet exercice peut aider à soigner la peur et le sentiment de terreur. Pratiquez l'élaboration de rapports sur les évènements comme si la circonstance dans laquelle vous vous trouviez était en fait une nouvelle et que vous en soyez le reporter itinérant. Décrivez exactement l'environnement et ce qui se passe "sur la scène" au moment précis. La peur est toujours le résultat de la projection d'une re-création du passé dans le présent ou le futur.
Si vous vous découvrez être dans la peur, trouvez la croyance qui en est au cour et enquêtez :
- Est-il vrai que je dois avoir peur dans cette situation ?
- Que se passe-t-il réellement en ce moment-même, physiquement ?
- Où se trouve mon corps (mains, bras, pieds, jambes, tête) ?
- Que vois-je (arbres, murs, fenêtres, ciel) ?
La dépersonnalisation de nos histoires nous offre une occasion de considérer les circonstances plus objectivement et de choisir nos réponses à ce que nous apporte la vie. Vivre dans nos esprits, croire nos pensées fausses est une bonne manière de nous effrayer à mort et cela peut apparaître sous la forme de la vieillesse, du cancer, de la dégénérescence, de l'hypertension artérielle, etc.

9. L'écoute fidèle
Pratiquez l'écoute des autres au sens le plus littéral, croyant exactement ce qu'ils disent et faites le mieux possible pour résister à l'envie de tomber dans vos propres interprétations de l'information qu'ils partagent avec vous. Par exemple, quelqu'un peut vous faire des compliments sur votre beauté, et vous l'interprétez comme une insinuation que cette personne a des motifs inavoués. Nos interprétations sur ce que nous entendons dire de nous par les autres sont souvent de loin plus douloureuses ou effrayantes que ce que les autres disent réellement. Nous pouvons nous blesser par nos idées fausses et notre habitude à penser à la place des autres. Essayez de croire que ce qu'ils disent est exactement ce qu'ils veulent dire : ni plus, ni moins. Ecoutez les autres jusqu'au bout. Rattrapez-vous lorsque vous désirez achever une phrase pour quelqu'un, soit à haute voix soit dans votre esprit. Ecoutez. Il peut être étonnant d'entendre ce qui vient lorsque nous permettons aux autres d'aller jusqu'au bout de leurs pensées sans interruption. Et lorsque nous sommes occupés à penser à ce qu'ils vont dire, nous manquons alors ce qu'ils disent réellement.
Vous pouvez considérer ces questions :
- Qu'est-ce qui peut être menacé si j'écoute et entends de manière littérale ?
- Est-ce que j'interromps parce que je ne veux pas réellement savoir ce que l'autre a à dire ?
Est-ce que j'interromps pour convaincre que j'en sais plus que lui ?
- Est-ce que j'essaie de dresser une image de confiance en soi et de maîtrise ?
- Qui serais-je sans le besoin de posséder ces qualités ?
- Est-ce la peur d'apparaître comme non intelligent ?
- Est-ce que les autres me quitteraient si je les écoutais fidèlement et ne m'engageais plus dans des jeux manipulateurs ?

10. Parler honnêtement et fidèlement
Parlez fidèlement, littéralement. Dites ce que vous voulez dire sans justification, sans aucun désir de manipuler et sans vous inquiéter sur comment l'autre va interpréter vos paroles. Exercez-vous à ne pas être prudent. Faites l'expérience de la liberté que ceci apporte.

11. Observer la pièce
Imaginez-vous au balcon, regardant votre drame favori sur vous et ce qui vous bouleverse. Contempler l'histoire sur la scène en dessous. Observez comment vous avez assisté à ce drame des centaines, peut-être des milliers de fois. Observez cela jusqu'à ce que vous vous ennuyiez. Les acteurs doivent exagérer leur rôle pour conserver votre attention. Notez le moment où vous devenez honnête avec votre ennui, où vous vous levez de votre siège, quittez le balcon, sortez du théâtre et allez dehors. Sachez que vous pouvez toujours y retourner. Qui seriez-vous sans votre histoire ?

12. Regarder une deuxième version de la pièce
Ecrivez votre histoire à partir des yeux et de l'esprit d'une autre personne. Ecrivez autant de versions avec autant de résultats que vous le voulez. Remarquez ce que vous remarquez.

13. S'entraîner à la polarité
Si vous vous trouvez demeurer avec une pensée négative, entraînez-vous à aller vers l'extrême ou la polarité positive opposée. Lorsque vous vous surprenez à glisser à nouveau dans la négativité, choisissez à nouveau de retourner à la polarité positive et demeurez présent à votre choix conscient. Percevez-en la vérité. Il n'y a que l'amour, et ce qui n'apparaît pas en tant qu'amour est un appel déguisé pour l'amour. C'est notre droit de naissance que de vivre dans la polarité positive d'amour et de vérité.

14. Le processus d'amour de soi
Dressez la liste de tout ce que vous aimez chez une personne et partagez-le avec elle. Puis, accordez-vous tout ce qui est sur la liste. Vous pouvez aussi reconnaître que ce que vous aimez chez quelqu'un d'autre est aussi vrai chez vous. Puis laissez la plénitude s'exprimer dans votre vie.

15. Etre dans l'honnêteté
Entraînez-vous à bouger et à répondre à partir de l'honnêteté. Riez, pleurez, criez et parlez tel que cela est véritablement vrai pour vous en chaque instant. Soyez à nouveau un enfant ; agissez en complète honnêteté avec vos sentiments. Ne laissez pas les croyances compromettre votre intégrité. Par exemple, entraînez-vous à quitter une pièce honnêtement sans manipuler ceux que vous laissez derrière vous avec une excuse polie. Vivez votre vérité sans chercher à vous expliquer.

16.Demandez ce que vous voulez
Accordez-vous ce que vous voulez. Demandez ce que vous voulez, même si vous vous sentez intrépide ou maladroit. Les autres ne savent pas ce que vous voulez avant de le leur demander. L'acte de demander est une validation de la prise de conscience que vous méritez d'obtenir ce que vous désirez. Si les autres sont incapables ou non disposés à répondre à votre demande, accordez-vous la vous-même.

17.La conscience de vous
Reconnaissez que celui en face de vous est vous. Au-delà de toutes les apparences et personnalités réside l'essence de la bonté, qui est vous. Vous souvenir de votre présence sous toutes les formes vous ramène immédiatement au moment présent, dans la crainte mêlée d'admiration de la plénitude intérieure. La personne en face de vous va devenir une occasion de vous connaître. Le coeur déborde d'amour et de gratitude, annonçant humblement : "Oh ! Oui, cette personne ou situation est là pour que j'apprenne qui je suis".

18. La gratitude pour soi 
Durant 24 heures, cessez de regarder en dehors de vous pour une validation. L'autre aspect en cela est que vous devenez l'expérience de la gratitude.

19. Le miroir de la vanité
Si vous voulez voir qui vous n'êtes pas, regardez dans le miroir. Utilisez le miroir une seule fois dans la journée seulement. Qui seriez-vous sans votre miroir ?

20. Au-delà de la justification 
Commencez à remarquer à quelle fréquence vous vous expliquez ou vous vous justifiez, vous justifiez vos paroles, vos actions, vos décisions, etc.
- Qui essayez-vous de convaincre ?
- Et quelle histoire perpétuez-vous ?
Prenez conscience de votre utilisation du mot «parce que» ou «mais» lorsque vous parlez. Interrompez votre phrase immédiatement. Recommencez-la. La justification est une tentative pour manipuler l'autre personne ; décidez d'être tranquille et sachez.

21. Le cadeau de la critique 
La critique est une occasion incroyable de progresser. Voici quelques points sur comment recevoir la critique et en tirer bénéfice. Lorsque quelqu'un dit que vous êtes mauvais, épouvantable, mou, etc., dites (soit dans votre esprit, soit de vive voix à la personne) «Merci». Cette pensée nous porte immédiatement dans un espace où vous êtes disponible pour entendre et utiliser l'information d'une manière qui vous serve. A la suite de la critique, demandez-vous : «Ai-je mal ?» Si la réponse est «Oui», alors sachez que quelque part en vous, vous croyez en la critique aussi. Connaître cela vous donne l'occasion de guérir cette partie que vous trouvez inacceptable en vous. Si vous voulez arrêter d'être vulnérable à la critique, alors soignez les critiques. Tel est le pouvoir ultime pour laisser tomber tout concept. Être vulnérable signifie que vous ne pouvez plus être manipulé puisqu'il n'y a plus de place pour planter la critique. C'est la liberté.

vendredi 9 décembre 2011

Pardonner


Article paru dans le n°222 de la revue Recto-Verseau


Pourquoi pardonner ?
Ne pas pardonner consiste à vivre dans les remords, les inquiétudes, le besoin de se venger. Cela affaiblit nos défenses immunitaires et nous isole socialement, spirituellement et universellement. Un humain qui a retrouvé le chemin de son cœur ne se sent plus coupable. Il n’ étudie pas son ombre pour s’aimer. Il aime ce qui est, lui inclus dans le spectacle du monde apparaissant. « Il aime à en perdre la réaction ». Il agit dans le quotidien par trop plein d’amour. Il pratique le « lâcher prise » par l’amour naissant du miracle de l’enfance. Son intelligence est établie dans la vision universelle de la vie, il est le héros de sa propre aventure terrestre. Créativité, intrépidité, curiosité, joie affectueuse et puissance de la vérité jalonnent l’esprit de sa découverte. Où qu’il aille, quoi qu’il fasse, il participe pleinement à sa vie « pollénisant » et enrichissant le sentiment d’exister.  

Pouvons-nous pardonner, est-ce à la portée de tout le monde ? 
Notre responsabilité est d’être « clairvoyant » sur ce qui se passe dans notre monde intérieur. Notre capacité à faire la paix dépend du degré de conscience à reconnaître notre système de fortification intérieure. Beaucoup de personnes vivent dans une intelligence relationnelle faite de scenarii et de petits calculs mesquins qui visent à l’inaction ou à l’activisme, histoire de remplir les manques à Etre. L‘intelligence du pardon n’est pas ce que l’on croit ; généralement elle est associée au raisonnement et aux lois sociales ou religieuses…. mais pardonner est une expérience, elle n’est pas un espoir ou une croyance. Pardonner par le trop plein d’amour, c’est apprendre à tisser le lien avec l’intelligence universelle qui nous constitue, avant la pensée mentale qui gère le quotidien et cherche dans l’immédiat la solution à ses insécurités. L’intelligence du pardon s’apprend, elle est disponible pour tous, elle est dans le monde qui se fabrique devant nos yeux immédiatement comme résultat de notre passé dans un avenir non écrit.

Pardonner consiste-t-il finalement à tout accepter ?
Pardonner n’est jamais une démission ou une concession face aux événements et aux personnes. Pardonner c’est dépasser la réaction en étant parfaitement lucide des qualités et des défauts des autres, cela signifie que l’on a tout accepté et reconnu en soi. Une nouvelle qualité d’intelligence relationnelle se découvre alors dans des rapports plus vrais avec les autres ; l’on devient capable de sortir des autoroutes neuronales du déjà vu et entendu pour apporter une réponse nouvelle dans la lucidité et la tolérance. Se mettre à la bonne distance, comprendre les autres sans nourrir la différence, c’est accepter les processus pédagogiques qui leur appartiennent sans le déni de soi.

Pardonner est un acte que l’on réalise pour soi ou pour l’autre ?
Vivre dans la rancœur est un poison pour l’âme. Nous sommes fondamentalement « faits » pour vivre en paix dans le partage et l’harmonie. Pardonner c’est pour soi, pour l’autre, pour nourrir le principe du lien qui anime l’espace entre deux êtres. Renforcer ce lien c’est vivre l’extraordinaire aventure d’exister ensemble. Apprendre la valeur d’être le tout ensemble donne le lien d’être l’ADN universelle, infinie et illimitée, voyageant les yeux écarquillés dans les beautés resplendissantes de l’univers des différents « moi ».

Le pardon est un geste indispensable pour notre paix intérieure et la paix dans le monde ? 
La seule paix sur laquelle nous pouvons avoir une influence réelle immédiate, est la nôtre, celle que nous sommes capables de générer à l’intérieur de notre propre esprit. Penser que nous pouvons, en tant qu’individu, changer le monde extérieur sans nous clarifier intérieurement, est un « doux leurre » et gérer la paix en dehors de nous, alors qu’à l’intérieur c’est la tempête, une utopie romantique. Cela ne nous laissera qu’un sentiment de culpabilité et d’impuissance de ne pouvoir rien faire dans la REALITE. La Paix ce n’est pas un état, un objet à découvrir, c’est une intention du cœur à se réconcilier. C’est une intention active, joyeuse, gaie, simplifiante. Cela se trouve dans l’intervalle entre moi et le monde, dans l’instant présent.
Pouvons-nous entendre que nous sommes tous «un» et que le pardon est synonyme de paix dans le langage de l’âme ?

vendredi 2 décembre 2011

Vous êtes l'autre

Extrait de « Journal »
de Jiddu Krishnamurti


Est-il possible que l'esprit de l'homme ne soit jamais blessé, jamais atteint ?
Ne pas être blessé, c'est être innocent.
Si personne ne vous fait de mal, très naturellement vous n'en ferez pas à autrui.
Cela est-il possible ?

La civilisation dans laquelle nous vivons laisse des plaies vives dans le coeur et l'esprit .
Le bruit et la pollution, l'agressivité et la rivalité,la violence et l'éducation, tous ces fléaux et bien d'autres sont des facteurs de souffrance.
Or, il nous faut bien , pourtant, vivre dans ce monde de brutalité et d'opposition : nous sommes ce monde et ce monde est nous.

Qu'est-ce qui en nous est blessé ?
C'est l'image que chacun de nous a édifiée de lui-même.
Curieusement ces images sont identiques dans le monde entier, à quelques modifications près.

L'image que vous avez de vous-même est semblable, dans son essence à celle de l'homme vivant à des milliers de kilomètres de là.
Vous êtes donc cet homme ou cette femme.

Vos blessures sont celles de milliers d'êtres : vous êtes l'autre.

Est-il possible de ne jamais être blessé ?
Là où est une plaie n'est pas l'amour.
S'il existe une blessure , c'est que l'amour est un simple plaisir.

Lorsque vous découvrez par vous-même combien il est merveilleux de ne pas se sentir blessé ,alors seulement les traces des blessures passées disparaissent.

Dans la plénitude du présent , le passé n'est plus un fardeau.

Il ne s'était jamais senti offensé, blessé,bien qu'il ait connu flatteries, et insultes , menaces et sécurité. Ce n'est pas qu'il ait été insensible , inconscient , mais il n'avait jamais élaboré aucune image de lui-même, ne tirait pas de conclusion et n'adhérait à aucune idéologie.

L'image permet la résistance et lorsqu'elle n'existe plus , la vulnérabilité se fait jour , exempte de blessure.

On ne peut décider de devenir vulnérable , ou de cultiver sa sensibilité , car on ne fait alors que chercher et découvrir une autre forme de cette même image.

Il s'agit de comprendre ce mouvement dans sa totalité , et non point seulement au niveau intellectuel , mais de façon pénétrante, lucide et directe.
Prenez conscience de cette structure dans son entier, sans la moindre réserve.
On ne peut éviter d'élaborer des images qu'en percevant la réalité de ce processus, dans toute sa vérité.