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mardi 7 juin 2011

L'effondrement paisible dans la conscience pure

Extraits de « La Voie directe : s'identifier à la conscience pure»
de Greg Goode


Pages 32 - 36

Quand le témoin devient complètement établi, il commence en fait à s'évaporer dans la conscience pure. La conscience pure est la conscience non conditionnée par un quelconque aspect témoin. C'est la conscience sans les apparitions et disparitions constantes d'objets.
On peut attendre la venue de cette dissolution. Rien ne presse, parce qu'il n'y a pas de souffrance, et le témoin est la douceur même. Mais certaines dualités très subtiles demeurent inhérentes dans le témoin. On peut attendre que survienne leur disparition, ou bien on peut se sentir appelé par la raison supérieure à examiner ces dualités. Les deux démarches sont également bonnes.
Si l'on se sent appelé à examiner, c'est un prolongement de la douceur qui est déjà la source de toute expérience. Si un examen se déroule, c'est une nouvelle conséquence d'être tombé amoureux de la conscience pure. Pour celui qui emprunte cette voie, la question qui se pose peut se formuler ainsi : « Si la conscience pure est non-duelle comme l'affirment les textes et maîtres classiques, alors pourquoi la dualité apparaît-elle ? » En utilisant la raison supérieure, on examine les manifestations exactement comme on avait examiné précédemment les objets physiques, les formes, la perception et les pensées. On examine de très près l'apparente dualité pour voir si elle est vraiment corroborée par l'expérience.
La dualité inhérente au témoin peut être caractérisée de plusieurs façons :
- On a l'impression qu'il y a une dualité entre le sujet et l'objet. Cette dualité semble fournir une structure à connaître. Autrement dit, il semble y avoir des manifestations et une conscience témoin à laquelle elles apparaissent. Ceci est ressenti avec beaucoup de douceur et de légèreté. C'est totalement différent du pesant dualisme éprouvé auparavant, quand on avait l'impression que corps et mental étaient composés de quelque chose d'autre que la conscience pure. Cette dualité est très subtile. On sait que les manifestations ne peuvent pas être autre chose que la conscience pure, parce qu'il n'y pas d'autre endroit où elles puissent se trouver. C'est un peu indirect. On a cette impression parce que la distinction sujet/objet, qui est une dualité fondamentale, ne s'est pas encore dissoute. On a l'impression qu'il y a une dualité entre les manifestations. On a l'impression que les manifestations apparaissent et disparaissent. On a l'impression qu'il y a de nombreuses manifestations apparaissant en continu. Même si l'on sait qu'elles ne sont autres que la conscience pure, elles semblent encore venir dans une multiplicité. C'est une situation délicieuse, mais ce n'est pas non-duel.
Utilisant la raison supérieure, on peut chercher de plusieurs manières et chacune peut résoudre la question. En gros, le procédé est le même que celui utilisé jusqu'ici. On découvre qu'il est impossible de considérer que les manifestations sont indépendantes. En fait, on constate qu'elles ne peu¬vent pas vraiment apparaître à moins d'être indépendantes. Puisqu'il est impossible qu'elles soient indépendantes, alors finalement on ne peut pas considérer qu'elles apparaissent. On peut examiner la notion même de manifestation.  
Comment semble-t-il possible que quelque chose se manifeste à l'intérieur de la conscience pure s'il est impossible qu'il se manifeste à l'extérieur de la conscience pure ? On peut examiner l'aspect temps, parce que les manifestations semblent se produire dans le temps. Si le temps n'est pas quelque chose de réel, alors il doit être lui-même une manifestation. Si c'est vrai, alors quel est l'effet de cette réalisation sur le courant continu des manifestations ?
Ou bien on peut examiner la mémoire. La mémoire est beaucoup moins abstraite que la nature d'une manifestation ou la nature du temps ! En fait, dans Atma Darshan, Sri Atmananda se réfère davantage à cette démarche qu'à toute autre pour aider à dissoudre la structure subtile du témoin.
Essayons l'ultime expérience avec la raison supérieure en utilisant la mémoire comme principal ingrédient.
Expérience en vue de faire disparaître le témoin :
Regardons un peu la structure du témoin de la même façon dont nous avons regardé précédemment la tasse à café et notre bras. Asseyez-vous confortablement et faites une ou deux respirations profondes. N'essayez pas de penser à quoi que ce soit de particulier. N'essayez pas non plus de ne pas penser à quoi que ce soit. Laissez les manifestations apparaître et disparaître. Si elles reviennent, laissez-les revenir. Si rien ne surgit, c'est aussi très bien, il n'y a pas de préférence.
Laissez se poursuivre tout ce flux de manifestations. Laissez venir ce qui vient. Laissez partir ce qui s'en va...
À un certain moment, souvenez-vous d'une manifestation antérieure ; peut-être une manifestation que vous auriez appelée autrefois une 'pensée'. Essayez de vous souvenir d'une 'pensée' claire, voire intense. Si possible, maintenez-la.
Voyez que la pensée remémorée n'est pas réellement présente. Ce qui est présent c'est le souvenir, qui est une autre pensée. L'actuelle pensée-souvenir est différente de la pensée remémorée. Elle est présente, tandis que la pensée remémorée ne l'est pas. Essayez de sentir cela.
Maintenant, essayez d'imaginer la manifestation de cette pensée antérieure. Quand elle est apparue, la pensée-souvenir n'était pas présente. Essayez de sentir cela.
Notez que les deux pensées ou manifestations ne sont jamais présentes en même temps. Quand la pensée originelle s'était manifestée, la pensée-souvenir n'était pas encore présente. Et quand la pensée-souvenir se manifeste, la pensée mémorisée n'est plus présente.
Les deux pensées ou manifestations ne se touchent jamais. Le souvenir affirme se référer à la pensée antérieure, maïs celle-ci n'est pas présente pour appuyer cette affirmation. Il n'y a en fait aucune preuve, aucune expérience directe que la pensée antérieure s'est manifestée. Si la mémoire ne peut pas prouver l'existence d'une pensée antérieure, ce n'est pas vraiment une mémoire.
Maintenant, continuez avec ce qui semble être le flux de pensées. Notez que sans mémoire revendiquant le passé, il n'y a jamais de preuve d'une pensée autre que la pensée actuelle, en cet instant même. Même la soi-disant multiplicité des pensées est simplement l'affirmation d'une seule pensée, revendiquant sans preuve à l'appui. Il n'y a pas de preuve ou d'expérience directe de la présence de deux pensées. Il ne peut pas y avoir deux pensées. Essayez de sentir cela.
Ceci conduit à quelque chose de totalement radical.
S'il ne peut y avoir deux pensées, il n'est pas logique qu'il puisse même y avoir une seule pensée ! La pensée actuelle n'est nulle part ailleurs quand elle n'est pas là. Elle ne va pas se cacher dans quelque autre endroit. Elle ne peut pas être vraiment absente au sens habituel. Alors cela n'a pas de sens de la considérer présente en cet instant. Pour pouvoir être présente ou absente de la conscience, la pensée devrait pouvoir être indépendante de la conscience. Mais cette indépendance n'est pas ressentie et n'a pas de sens. Cela n'a pas de sens de contempler une pensée devant vous. Il n'y a pas de preuve. Alors finalement ce n'est pas une pensée, une manifestation. Ce qui est en cet instant c'est seulement la conscience. La structure sujet/objet ne peut pas se maintenir et elle s'effondre tranquillement dans la conscience pure. Essayez de sentir cela.
La conscience témoin s'effondre tranquillement dans la conscience pure quand on réalise que le témoin est tout aussi dualiste que monter en haut de la Tour Eiffel et lui donner un coup de pied. Le témoin est beaucoup plus subtil, mais tout aussi dualiste. Le témoin était une structure consistant en un voyant et une multiplicité de choses vues. Mais on s'est rendu compte que cette structure n'était pas vérifiée par l'expérience.
La conscience pure n'a pas de partie, pas d'intervalles, pas de distinctions et pas de fonctions. Contrairement au témoin, elle n'a même pas la fonction d'éclairer les objets qui apparaissent. Il n'y a pas de différence entre le voyant et le vu, et il n'y a pas d'objets qui apparaissent. Votre identification à la conscience pure est parfaitement continue. La conscience pure est présence pleine et radieuse. La conscience pure brille de son propre éclat. C'est l'être de vous et du monde.
Voilà donc comment votre amour de la conscience pure peut s'assurer l'aide de la raison supérieure pour révéler les secrets de la conscience pure.
Comme l'a dit Sri Atmananda : "Vous avez harmonieusement mêlé la tête et le coeur dans la paix. Vous êtes libre, libéré même de l'enseignement. C'est une joie scintillante !"