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dimanche 13 mars 2011

S’insérer dans le flux de la vie

Extrait de « Déraciner la souffrance »
de Nicole Montineri


Il n'y a rien que le moi puisse faire, si ce n'est s'insérer dans le flux de la vie, accueillir le mouvement, consentir au changement.
Dans ce lent processus d'effacement, il s'allège du poids des désirs innombrables après lesquels il court et qui ne donnent à l'existence que le sens qu'amène leur satisfaction.
Car c'est cette entité en perpétuelle attente de plaisirs qui fait paraître les événements agréables ou douloureux en fonction de ses aspirations et qui crée les réactions émotionnelles en corrélation.

La voie des désirs - y compris celui de se débarrasser de l'ego - est la même que celle de la souffrance.
Tout est lié : nos souffrances sont centrées sur le moi et sa recherche permanente de plaisirs, sur cette image que chacun de nous crée de peur de n'être rien.
Il nous faut découvrir qui est ce moi, suivre ses méandres compliqués, pénétrer ses voies contradictoires, comprendre que sa poursuite sans fin de tant de désirs est la quête dramatiquement faussée du sens véritable de la vie.

Aussi longtemps que nous construisons notre existence autour de la recherche et de la jouissance de plaisirs sensuels, matériels et spirituels, nous souffrons.
Si nous parvenons à comprendre qui est ce paquet de souvenirs qui s'accroche aux expériences agréables et donne vie à toutes les projections, la souffrance se dissoudra d'elle-même.

Observer et comprendre ce moi revient à découvrir les racines de la souffrance.
Elles ne sont pas à rechercher à l'extérieur, contrairement à ce que nos habitudes mentales nous poussent à faire. La souffrance vient du moi, c'est lui qui est à l'origine de cette manifestation.
Même si nous sommes persuadés que nous sommes innocents chaque fois que nous souffrons, même si nous croyons que nos tourments sont apportés par les expériences désagréables qui surviennent dans notre destinée, la souffrance ne vient jamais de l'extérieur.
Aucun dieu, aucune religion, aucun enseignant spirituel ou psychothérapeute ne peut donc nous en libérer.
La souffrance disparaît d'elle-même lorsque le moi, ce centre qui se condamne lui-même aux tourments en refusant obstinément tout ce qui peut contrarier ses désirs, est compris.

« Tant que tu ne te libéreras pas de ton vouloir, tu auras beau fuir, tu retrouveras partout obstacles et inquiétudes », dit Maître Eckhart.