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lundi 31 janvier 2011

Les bases de l'enseignement (1/4)

Vidéo d'Adyashanti
Je suis toute contente car je viens d'apprendre à me servir d'Overstream, un site sur lequel on peut faire du sous-titrage de vidéos, et j'ai passé un temps fou pour sous-titrer cette vidéo de cinq minutes qui est la première d'une série de quatre (j'imagine que je mettrai moins de temps pour les autres) vidéos d'Adyashanti sur les bases de l'enseignement qu'il transmet...
Bon visionnage !
Je vous invite à patienter lors du lancement de la vidéo, 
car la plateforme sur laquelle elles sont hébergées est parfois lente au démarrage...

dimanche 30 janvier 2011

S'identifier à la conscience pure

Extraits de « La Voie directe : s'identifier à la conscience pure»
de Greg Goode
Cet ouvrage étant malheureusement indisponible à la vente actuellement,
j’ai plaisir à en partager des extraits sur ce blog.

Extrait de la préface :
Le titre du livre a été choisi d’après l’un des enseignements de Sri Atmananda (Krishan Menon, 1883-1959) auteur de Atma Darshan et Atma Nivritti.
En vous identifiant à la conscience pure, vous faites l’expérience du monde en tant que conscience pure très directement, sans avoir à perfectionner quoi que ce soit ni à devenir quoi que ce soit.

On appelle cette voie la « voie directe », terme également utilisé par Ramana Maharshi pour désigner son enseignement. Dans les deux cas direct veut dire « non progressif ». Il n’y a pas besoin de progresser vers le but spirituel désiré. On n’a jamais cessé d’y être.

Page 1 à 3.
COMMENT S'IDENTIFIER A LA CONSCIENCE PURE

Mais d’abord, qu’est-ce que la conscience pure ?

Avant de parler de l’identification à la conscience pure, parlons de la conscience pure elle-même. La conscience pure voit ce qui se manifeste. Tout ce qui apparaît, apparaît à la conscience pure. Pour que forme, pensée, sentiment, sensation, temps, espace, unité et multiplicité apparaissent à la conscience pure, celle-ci ne peut pas être limitée ou définie par ces facteurs.
La conscience pure est l’unique sujet de tous les objets. C’est la sans-forme qui voit toute forme. C’est le voyant invisible.

Parfois la conscience pure est simplement appelée conscience. Dans cet enseignement ces deux termes sont synonymes. Parfois la conscience pure est appelée l’être. C’est pour souligner qu’elle est non-existence ou vacuité. Parfois on l’appelle connaissance. C’est pour exprimer qu’elle est l’antidote de l’ignorance. Et parfois la conscience pure est appelée amour. C’est pour mettre l’accent sur sa nature ouverte, accueillante, généreuse, intime, exempte de limitation et de souffrance.

Vous pouvez facilement vous éprouver en tant que conscience.
Alors que les enseignements disent que la conscience est cela qui voit tout ce qui est vu, le voir vous semble se produire directement en vous. Jamais le voir ne vous semble se produire autre part. C’est beaucoup plus proche que ça. On a toujours l’impression que cela survient ici. On a toujours l’impression que « je suis ce qui voit ».
La conscience pure voit et je vois. C’est la même chose. La conscience pure est le « je » ou, comme le dit Sri Atmananda, le « principe de je ».

La conscience pure n’est pas un objet.

Ceci n’a l’air de rien, mais aura par la suite des conséquences transformatrices : puisque la conscience pure, le principe de je, est cela qui voit (puisque sujet du voir), elle ne peut pas être vue.
La conscience pure n’est pas un objet, elle est le sujet.
Elle n’est pas la chose vue, mais cela qui voit.
La raison pour laquelle ceci aura un effet transformateur est qu’il fera disparaître la tendance à vouloir objectiver, contempler la conscience pure.

Si l’on vous dit que la conscience pure est votre nature, il est alors tout à fait naturel de vouloir la voir de près. Vous souhaitez la faire apparaître en gros plan dans votre esprit ou la voir devant vous comme si elle était posée sur un plateau.
Mais la conscience pure n’est jamais un objet. Bien sûr, vous pouvez penser à des concepts de la conscience pure, prononcer des termes censés la représenter, ou en voir des interprétations artistiques. Mais notez bien que dans chaque cas, ce qui est directement connu est un concept, un mot ou une image. La conscience pure elle-même n’a pas été capturée.

Après tout, même si vous y réfléchissez de manière logique, hors du cadre des enseignements non-duels, cela semble juste : pour qu’il y ait tous ces objets, il doit forcément y avoir un sujet auquel ils puissent apparaître. Pourquoi le sujet devrait-il aussi pouvoir être un objet ?
Et puis, si vous y réfléchissez encore davantage, cela semblera plus juste : examiner mentalement ou visuellement, c’est ce qu’on fait avec les objets : on ne peut pas le faire avec cela qui voit les objets. On ne peut pas prendre ce voir la main dans le sac.
Vous pouvez à tout moment faire l’expérience de cette incapacité. Essayez donc un peu de voir la conscience pure, ou bien faites les expériences de Douglas Harding. A chaque fois, vous échouerez de manière spectaculaire !

Plus on comprend la différence entre objets et conscience pure, moins on essaie de prouver la conscience pure en regardant quelque chose de spécial. On n’essaie plus de garder la conscience pure près de soi, ni de s’accrocher à certains objets qui passent pour la définir. Et ceci est très libérateur !
La conscience pure est toujours présente.
Elle est infiniment plus proche qu’un concept, un terme ou une image quelconque.
Elle est cette vaste clarté dans laquelle les objets apparaissent.
Elle est cela dans lequel ils subsistent et dans lequel ils disparaissent.
Elle est présente même quand ils ne le sont pas.
C’est le vaste et affectueux espace de VOUS.
Greg Goode

samedi 29 janvier 2011

Premiers pas avec Adyashanti

Introduction à l'enseignement d'Adyashanti
Adyshanti est l'un de mes enseignants spirituels préférés : j'aime sa clarté, sa profondeur, son humour... Vous trouverez sur cette page quelques vidéos sous-titrées en français qui me semblent être une bonne introduction à son enseignement...

Merci à Laya pour la traduction en français et le sous-titrage de ces vidéos !

Je vous invite à patienter lors du lancement des vidéos, 
car la plateforme sur laquelle elles sont hébergées est parfois lente au démarrage...

L'illumination, c'est quoi ?

L'impulsion spirituelle

L'illusion du soi

La conscience

Permettre que les choses soient telles quelles...

Idée d'unité vs expérience d'unité

vendredi 28 janvier 2011

Le vide est la forme...

Questions / Réponses avec Francis Lucille
Que signifie « le vide est la forme et la forme est le vide » ?

Cher Stephen,

Vous avez raison lorsque vous dites que « cette paix n'est pas séparée de notre expérience quotidienne et de l'histoire de nos vies » et que « la paix à laquelle vous vous référez soutient, embrasse, inclut la forme/le mental ». Le mental apparaît en elle et est constitué d'elle. Pour cette raison il est exact de dire qu'elle est au-delà du mental, car le mental apparaît en elle, et tout, y compris l'univers, est fait de cette paix. Elle est au-delà du mental comme le miroir est au-delà de l'image réfléchie qui apparaît en lui. La réalité des images est le miroir, mais la réalité du miroir n'est pas une image. Le miroir existe indépendamment de toute image réfléchie. En d'autres mots, cette Présence est à la fois immanente dans les perceptions et transcendante en leur absence. La croyance qu'elle est uniquement immanente est ignorance, l'expérience qu'elle transcende le mental est illumination, et l'expérience continue de sa transcendance et de son immanence est la réalisation de soi.

Le déni de la transcendance d'Atman fut une hérésie majeure du Bouddhisme. Connue également sous le nom de nihilisme ou « doctrine de l'Anatman », ce fut le sujet de controverse principal entre bouddhistes et advaïtins à l'époque de Shankara. Cependant ce déni n'est pas retrouvé dans les enseignements originaux du Bouddha ou dans ceux des maîtres Chan et Zen. Atman est ce qu'ils nomment « notre nature de Bouddha », « notre vraie nature », « notre visage originel ». Cette hérésie est encore très commune dans le Bouddhisme contemporain. Elle provient d'une méprise au sujet de l'expression « la forme est le vide, et le vide est la forme ».

Pour comprendre cette expression correctement, imaginons une page blanche avec une pomme rouge peinte dessus. Dans cette image la pomme rouge est la forme, le reste de la page blanche est le vide. Mais nous pouvons la comprendre différemment, la partie blanche de la page étant la forme, et la partie rouge étant le vide (c’est-à-dire : l'absence de blanc). Il s'ensuit que « la forme est le vide et le vide est la forme ». La transcendance, l'Atman, le Brahman, « notre nature de Bouddha », « notre vraie nature », « notre visage originel », est le morceau de papier, le support à la fois du rouge et de son absence. L'expression « la forme est le vide est le vide est la forme » est utilisé comme un avertissement à propos d'un état atteint par certain pratiquants durant la méditation, dans lequel une absence de pensée, un vide, est expérimenté. Le disciple est simplement averti que cette absence de forme est encore une forme, et que l'illumination n'a pas été expérimentée à ce stade, car la transcendance, notre nature de Bouddha, n'a pas encore été révélée.

Paradoxalement, une forme d'ignorance similaire au nihilisme est souvent trouvée dans les enseignements contemporains de l'Advaïta. Ces chemins mènent dans les deux cas à des types d'illuminations de « seconde classe » qui ne sont pas la révélation de l'Ultime. L'enseignant(e) a terminé sa quête trop tôt en raison d'une compréhension purement intellectuelle de « la forme est le vide et le vide est la forme ». Du fait de la non-révélation de la Transcendance, l'enseignement qui en découle n'a pas la poésie, l'amour, l'intelligence suprême et l'émerveillement que nous trouvons chez Rûmî, Bouddha, Jésus, Ramana Maharshi, Jean Klein, Krishna Menon et d'autres êtres réellement illuminés. Parce qu'il n'est pas éveillé à sa propre Présence, sa présence n'éveille pas la Présence chez le disciple. L'enseignement se résume alors dans la formule « Il n'y a rien à faire, car votre condition présente est déjà celle d'un être réalisé ». Il est bien naturel qu'un ignorant qui croit être réalisé dise à ses élèves qu'ils le sont aussi. Cette forme instantanée d'illumination est à la mode dans notre culture de gratification instantanée.

Cependant, elle ne correspond pas à l'illumination soudaine dont les maîtres Chan parlent. Chez eux « soudain » ne veut pas dire « tout de suite ». Le problème est que cette « illumination express » ne saurait apporter la paix et le bonheur que nous recherchons. Cela crée souvent chez le disciple une forme de résignation, la croyance qu'il n'y a rien à trouver. La plupart des disciples vont rester bloqués sur leur pseudo illumination, d'autres, désenchantés par tout ce « business de la vérité », vont revenir pour un temps à leur ancien style de vie ; les plus fervents continueront la quête et trouveront un vrai enseignant dont la présence, les mots, le comportement et les actions les mèneront à l'aperception de leur vraie nature et qui les guidera sur la voie jusqu'à leur établissement dans la paix du Soi.

Ceci m'amène à une remarque finale. Ce qui compte n'est pas ce qui est dit à propos de la Vérité, mais la provenance de ce qui est dit. Si les mots viennent de l'ignorance, bien qu'ils soient doctrinalement corrects du point de vue de l'Advaïta, ils n'auront jamais le pouvoir incendiaire d'une simple ligne d'un poème de Rûmî. Et les mots sont d'une importance secondaire par rapport à la transmission silencieuse qui se produit en présence du gourou, la plus haute forme d'enseignement selon Bouddha, Ramana Maharshi, Atmananda, Jean Klein, etc... Et pourtant cet enseignement silencieux est soigneusement ignoré par beaucoup d'enseignants contemporains, que ce soit du Bouddhisme ou de l'Advaïta, pour la simple raison qu'ils ne peuvent parler d'une expérience qui leur est inconnue, quand bien même ils déclarent enseigner la même réalisation non duelle que ces enseignants illustres.
La vérité doit être entendue « des lèvres mêmes du gourou », pour reprendre la formule d'Atmananda, pour que l'aperception du Soi se produise. De simples conversations par Internet ne suffiront pas en règle générale. Elles peuvent au mieux transmettre un « échantillon » de joie sans cause qui va résonner dans le cœur de ceux qui ont « des yeux pour voir et des oreilles pour entendre » l'inexprimable Vérité.

Bien amicalement,

Francis

Traduit de l'anglais par Stéphane Badach

jeudi 27 janvier 2011

L'ange dans l'arbre

Extrait de « Le sens des choses » de Francis Lucille
J’ai de brefs aperçus de ce royaume dans des moments de tranquillité, puis je vais au travail et me trouve dans un environnement qui n'est ni royal, ni paisible, et ma sérénité me quitte aussitôt. Comment puis-je garder mon équanimité en permanence ?

Tout ce qui apparaît dans la conscience n’est rien d’autre que conscience, vos collègues de bureau, les clients, vos supérieurs, absolument tout, y compris les locaux, les meubles et le matériel. Comprenez-le d’abord intellectuellement, et vérifiez ensuite qu’il en est bien ainsi.
Il vient un moment où ce sentiment d’intimité, cet espace de bienveillance autour de vous ne vous quitte plus ; vous vous trouvez partout chez vous, même dans la salle d’attente bondée d’une gare. Vous ne le quittez que lorsque vous allez dans le passé ou dans le futur.
Ne restez pas dans la hutte (Francis fait référence à une question précédente dans laquelle il avait comparé la perception d’un corps limité dans lequel nous croyons être à « rester dans une hutte misérable »), cette immensité vous attend ici-même, en cet instant même. Informé de sa présence et ayant goûté déjà une fois à l’harmonie sous-jacente des choses, laissez les perceptions du monde extérieur et vos sensations corporelles se déployer librement dans votre attention bienveillante jusqu’au moment où l’arrière-plan de plénitude se révèle spontanément.

Ce renversement de perspective est analogue à celui qui permet de reconnaître soudainement une figure angélique dans l’arbre d’une de ces gravures qui faisaient la joie des enfants du début du XXème siècle.
D’abord, nous ne voyons que l’arbre, puis, informé par un message au bas de l’image qu’un ange s’y cache, nous procédons à un examen minutieux du feuillage, jusqu’au moment où nous voyons enfin l’ange qui avait toujours été devant nos yeux.
L’important est de savoir qu’il y a un ange, où il se cache, et d’avoir expérimenté au moins une fois le processus au cours duquel l’arbre se désobjectivise progressivement jusqu’au moment où les lignes de la gravure qui en constituaient la substance apparaissent en tant que telles et se recomposent pour nous livrer le secret de l’image.
La voie ayant été frayée, les renversements ultérieurs de perspective sont de plus en plus aisés jusqu’au moment où nous voyons pour ainsi dire simultanément l’arbre et l’ange.

De manière similaire, une fois notre nature profonde re-connue, les distinctions résiduelles entre ignorance et éveil s’estompent progressivement pour céder la place à l’ainséité (caractère de ce qui est ainsi, tel qu’il est, en réalité) fondamentale de l’être.

Bien que ce changement puisse paraître minime au début, c’est une révolution aux conséquences insoupçonnables et infinies.
Si vous acceptez honnêtement la possibilité que l’arbre soit en fait un ange, l’ange se révèlera à vous et votre vie deviendra magique.

mercredi 26 janvier 2011

La nature véritable de "l'astronome"...

Question / Réponse avec Francis Lucille
Question : Je peux voir/savoir/réaliser que je ne suis pas ce corps/sensations/pensées, mais que le corps/mental/pensées apparaît plutôt dans la conscience que je suis.
1 - Cependant, puisque je peux uniquement expérimenter les sensations et les pensées qui apparaissent dans ce corps/mental, est-ce que cela n'implique pas que la conscience est localisée ?
2 - Pourquoi ne suis-je pas conscient des sensations/pensées des autres corps/mentaux s‘il n'y a qu'une seule conscience, un seul Soi ?

Réponse :

1 - En fait, les sensations et les pensées que vous expérimentez apparaissent dans votre conscience, non dans votre corps/mental. Le corps/mental lui-même apparaît dans la conscience sous la forme de sensations et de pensées. Les phénomènes qui apparaissent dans la conscience ne sauraient nous donner aucune information valide sur la conscience au sein de laquelle ils apparaissent, de même que l'image de la lune dans un télescope ne nous donne aucune information sur l'âge ou le genre de l'astronome qui l'observe.

2 - Le fait que vous ne vous souveniez pas d'avoir été conscient des autres sensations et pensées n'implique pas que vous ne l'avez pas été. Vous rappelez vous ce que vous faisiez il y a dix ans, à la même date, au même moment ? Je suppose que non. Est-ce que cela implique que vous n'étiez pas conscient alors ?

Bien amicalement,

Francis Lucille

Explorer la transparence des choses

Vidéos de Rupert Spira
Explorations sur la "Transparence des choses" 
Merci à Laya pour la traduction en français et le sous-titrage de ces vidéos !
Cliquez sur le livre pour l'acheter
Le livre de Rupert Spira (ancien étudiant de Francis Lucille), "La Transparence des choses" est l'ouvrage le plus précieux que j'ai lu depuis des années... Par une écriture en spirale, qui passe et repasse à l'infini sur les mêmes pas, il nous guide vers un vécu intime de l'expérience directe de notre nature véritable, au-delà de l'apparente perception de la séparation "moi" (corps/mental) versus "non-moi" (monde).
Grâce à ce livre, j'ai vécu et continue à vivre un retournement de conscience majeur, dont la portée continue de m'accompagner à chaque instant...
Seul petit souci : cet ouvrage n'existe pour le moment qu'en anglais...
Heureusement, Laya l'a traduit, et il sortira en juin 2011 en français : je célèbre !!!
J'en traduirai régulièrement des extraits sur ce blog, pour les non anglophones.
D'ici là, je vous invite à découvrir le message simple et profond que nous partage Rupert Spira à travers ces quatre vidéos, sous-titrées en français : offrez-vous le temps de les regarder en entier...
Je vous invite à patienter lors du lancement des vidéos, 
car la plateforme sur laquelle elles sont hébergées est parfois lente au démarrage...




lundi 24 janvier 2011

L’éveil, témoignage… la joie pleure…

De ses 2389 m, le sommet du Monte d’Oro « étincelait la fenêtre » de ma chambre malgré la nuit… Je songeais avec nostalgie à l’éveil, à cet inaccessible sommet de « la plus haute conscience d’Etre »…
Depuis ma tendre enfance, j’étais aimanté par le « religieux » ; j’y consacrais tant d’attention ! Mais ce soir-là, j’étais tranquille…, je contemplais la puissance et le mystère de la voûte céleste, je me sentais vulnérable mais amusé par l’obstination de ma quête. Comme tous les soirs, je remerciais la vie, mon existence et la création tout entière. Puis, plongeant comme à l’accoutumée dans les profondeurs de mon intimité, je me suis endormi dans une qualité de présence mystérieuse témoignant d’insondables et inouïes beautés célestes. J’étais spectateur du spectacle de mon esprit, étoiles filantes, lunes, soleils, galaxies se donnaient en spectacle puis… sans que je fasse le moindre effort…, mystérieusement, la vie m’a pris dans ses bras, d’une étreinte fervente, affectueuse, intime et pacifiante. Depuis, enlacés l’un à l’autre, cette union n’a jamais cessé.

Cela faisait trente ans que j’étais sur le chemin. Chacune des “expériences de conscience” qui m’était donnée de vivre me faisait “monter au ciel” mais quelques jours après, c’était “l’enfer”... je n’avais pas le mode d’emploi pour redescendre… et le retour au quotidien était difficile. Pendant quinze ans, j’ai été l’élève d’une tradition indienne, je reconnaissais mes expériences intérieures en lisant les Vedas. Je “méditais” trois heures par jour... J’étais déterminé, passionné, ardent et sincère dans ma recherche mais il n’y avait pas de contact, de vérification, de friction, de validation, d’encouragements avec un Maître que je pouvais consulter simplement. Ce jeu des montagnes russes m’obligeait, me structurait, s‘incarnait dans ma chair et densifiait ma présence ; mais à cette époque, je ne le savais pas. J’ai du explorer toutes les impasses de la naïveté spirituelle et des croyances aux pouvoirs extériorisés.

Les trois dernières années, les “initiations diurnes et nocturnes” se succédaient à un rythme soutenu sans que cela fasse la moindre vague au niveau de ma “personnalité journalière” ; pourtant les épreuves du quotidien n'épargnaient pas ma situation professionnelle, sociale et financière. Les défis de la perte et du détachement allaient bon train...
C’est alors que j’ai eu la surprise de découvrir qu’il y avait des Sages en Occident. J’ai donc côtoyé : Yvan Amar, Stephen Jourdain et Jean Klein.
Les rencontres avec ces phares m’ont éclairé, permis un dialogue parfois décapant mais toujours authentique ; tout devenait lumineux, évident,
J’intégrais des qualités lumineuses du diamant, mais « je » n’étais pas pur, ni transparent... l’éveil était toujours un concept. Puis vint cette nuit chez un Ami très précieux.... (je précise que le monte d’Oro est en Corse)

Je suis devenu le mystère, conscience au cœur du pur diamant de mon esprit, présence telle que l’on ne peut ni la perdre, ni s’en absenter, ni douter, ni s’illusionner ”. Dans ce big bang de mon esprit, je me suis senti aimé infiniment, depuis toujours, témoin innocent du dévoilement du secret de l’éveil. Tout était dénoué, réconcilié, apaisé, simplifié, immaculé. Je suis la continuité consciente des expériences naturelles de la veille, du rêve et du sommeil profond.

« Je suis conscience pure, pure présence sans pensée, je suis infiniment cela, omniprésent éternel et, en même temps, je ne suis pas cela … sublime présence qui ne laisse pas de trace ; elle se renouvelle totalement, incluant le passé, le présent, le futur, dans la totalité de sa gloire, maintenant. Maintenant renouvelé et renaissant, maintenant effacé et présent, maintenant, maintenant, maintenant … »

La splendeur et la beauté de cet instant englobent ma présence d’une aurore diaphane, des milliers de lever et de coucher de soleil ne seraient que pâle parure devant la splendeur et la magnificence de cet embrasement. Au centre de mon être coule discrètement le mouvement du retour des océans vers la source…, les nectars et les parfums s’exhalent et se fleurent du printemps de l’Eden juste ensemencé par le geste créateur… Je me sens béni et baptisé par l’esprit du silence qui parle de l’origine de toutes les langues humaines… ; je suis le temple et la lumineuse clarté qui ensoleillent l’univers et les galaxies... ; je suis l’architecture et la chorégraphie ; je vois le geste sublime du sculpteur qui modèle, cisèle et incruste de pierres précieuses chaque particule de sa création… je rends grâce…. et ma joie pleure...

A ce moment, j’éprouve une douce et glorieuse gratitude envers la tradition de tous les maîtres qui ont initié ce chemin de la plus haute vigilance.

L’évidence de l’éveil, que j’avais tant espéré, prenait enfin racine dans mon esprit émerveillé baignant dans la grâce d’être baptisé par les mains divines.
La conséquence immédiate a été de me laver de toutes mes illusions et croyances pour accéder à la valeur la plus intime de notre humanité.

Je me suis expérimenté comme l’Hologramme du mystère, unifiant le microcosme au macrocosme, les oppositions, la diversité, l’indifférencié, l’intérieur et l’extérieur. Je suis ici et maintenant, tout cela simultanément, conscience individuelle, universelle et indifférenciée.

Toute la valeur de “je sais, je ne sais pas”, que j’ai expérimenté au début de ma quête spirituelle prend alors tout son sens.
Vivre “je ne sais pas” étant le mystère, ne rend pas ignorant ni niais, mais donne l’omniscience intérieure et déconditionne radicalement la personnalité connue, la personnalité duelle, identifiée à un rôle personnel.

Assister à ce sublime jaillissement de la source de notre origine offre aussi la vision du « tout ici - tout en soi », auto connaissance sublime, intelligible, ludique et innocente des lois de la nature et des lois de l’âme humaine. Cela apporte une joie ineffaçable et un sentiment de paix cosmique qui révèlent la nature divine de toute chose.

Au cœur de mon individualité, le mécanisme du « magicien-ego » est vu, l’illusion a perdu son pouvoir de fascination, elle ne surimpose plus un objet mental dans mon esprit immaculé.

La métamorphose initiée, l’esprit devient immédiatement le témoin et le serviteur du Mystère Vivant, s’écrivant maintenant de toute éternité.

Ici s’actualise et se découvre l’élève. Le mystère de la pédagogie de la joie devient progressivement visible. Son mode d’emploi se révèle et s’actualise chemin faisant. Pour illustrer mon propos, souvenez-vous d’un film de Spielberg où Indiana Jones doit traverser un précipice pour trouver l’arche d’Alliance. Il doit enjamber le vide et faire confiance à son intuition. Au moment où il pose le pied dans le vide, le pont apparaît sous ses pas. C’est de cette façon que je réapprends à fonctionner dans un nouveau rapport au réel et à témoigner que vous êtes tous libres, en paix, et que vous êtes tous aimés infiniment.

Vivre la joie d’être le paradoxe "je suis cela, je sais et je ne sais pas" en même temps, est une prise de risque ludique qui donne tout le parfum et la saveur à l’esprit de la découverte, montrant tout le potentiel de créativité et d’intelligence dont l’être humain est capable. La création a une confiance inébranlable envers sa créature.
Oui, l’éveil fait table rase de toute identification à un ego spirituel en manque d’admiration. L’éveil offre tout, mais ne donne aucun pouvoir extérieur. Il donne la pédagogie du mouvement du retour à toutes choses, passage amoureux si intime et si infime qu’aucune extériorité ne peut s’y faufiler.
Finie la frénésie de la recherche et du chercheur perdu, le monde présent glorieux et sacré devient le terrain de jeu de l’explorateur ravi.

Toutes les innombrables expériences d’unité vécues pendant la journée ainsi qu’au cœur des rêves lucides trouvent enfin un sens et la continuité pédagogique, comme un fil qui relie les perles d’un collier. Ce fil si fin et discret est le support des différents états de conscience. Ce fil est constamment présent dans tous les phénomènes du monde des apparences. Il est la conscience naturelle donnée à chacun même si le sujet l’ignore. Ce fil porte le principe de l’apparition, du maintien et de la disparition du monde phénoménal. Tout cela, en même temps, simultanément, dans chaque être ou chose.
Dans le champ individuel, l’éveil donne la clef de la vérité, du réel et du glorieux instant terrestre.

L’éveil établi et l’éveil non-établi

Extrait de « The end of your world  » (La fin de votre monde)
de Adyashanti
Traduction : Isabelle Padovani
Nota bene : ce livre a été publié en français aux Editions Ariane, mais j'ai noté dans cette traduction 
de tels contre-sens et libertés prises avec l'original que, par fidélité à l'enseignement d'Adyashanti
j'ai préféré retraduire entièrement de la version anglaise les extraits que je diffuse sur ce blog 
Comme je l’ai déjà mentionné, l’expérience d’éveil peut être seulement un aperçu ou elle peut se prolonger au fil du temps. D’aucuns objecteront alors que si un éveil est momentané, alors ce n’est pas un vrai éveil. Certains pensent que lors de l’éveil authentique, votre perception s’ouvre sur la vraie nature nature des choses et ne se referme jamais.

Je peux comprendre ce point de vue, puisque ultimement toute la quête spirituelle nous conduit à l’éveil parachevé. L’éveil complet signifie simplement que nous percevons sans cesse depuis la perspective de l’Esprit, celle de l’unicité.

De cette perspective éveillée, aucune séparation n’existe nulle part, ni dans le monde, ni dans l’univers, ni dans tous les univers. La vérité réside partout et nulle part, continuellement, dans toutes les dimensions, pour tous les êtres.
Il s’agit d’une vérité qui est la source de tout ce qui sera jamais expérimenté – dans la vie, après la vie, dans cette dimension ou n’importe quelle autre.
Du point de vue de l’ultime, littéralement toute chose – qu'elle soit dans une dimension supérieure ou inférieure, ici ou là, hier, aujourd’hui ou demain – est une manifestation de l’Esprit. C'est l'Esprit lui-même qui s'éveille.

Donc, en fin de compte, la trajectoire sur laquelle est chaque être, qu'il le sache ou non, est une trajectoire vers le plein éveil - vers une pleine cognition, vers une pleine connaissance expérientielle de ce qu’il est, vers l’unité, vers l'unicité.
Mais le moment de l'éveil peut ou pas induire une vision permanente.

Comme je l'ai dit, certaines personnes vous diront qu’à moins d'être permanent, l'éveil n'est pas authentique. Ce qu'ai vu en tant qu'enseignant est que la personne qui a un aperçu momentané au-delà du voile de la dualité et celle qui a une réalisation permanente, « établie », voient et expérimentent la même chose. La première la vit momentanément, l’autre l'expérimente continuellement. Mais ce qui est expérimenté, s’il s’agit d'éveil authentique, est le même: tout est un ; nous ne sommes pas une chose ou une personne particulière localisable en un lieu particulier ; ce que nous sommes est à la fois tout et rien, simultanément.

Ainsi, tel que je le vois, il importe peu que l’éveil soit momentané ou constant. Cela importe dans le sens où il y a une trajectoire - aucun coeur ne sera totalement comblé tant que percevoir depuis le point de vue de la vérité ne sera pas durable - mais ce qui est vu est un éveil, qu’il soit durable ou non.

Cet aperçu d'éveil, que je nomme éveil non-établi, devient de plus en plus courant. Il arrive pour un instant, un après-midi, un jour, une semaine - peut-être un mois ou deux. La conscience s’ouvre, le sentiment d’un moi distinct s'estompe, et alors, telle une lentille de caméra, la conscience se referme. Soudainement, la personne qui avait auparavant perçu une vraie non-dualité, une vraie unicité, est curieusement de retour à la perception duelle de « l’état de rêve ». Dans l'état de rêve, nous revenons à notre sens d’un moi  - dans une sensation d'être limité, isolé.

La bonne nouvelle est qu'une fois que cette vision claire est survenue, l'ouverture de notre conscience ne se referme jamais tout à fait. Elle peut paraître s'être complètement refermée, mais elle ne l’est jamais totalement. Au tréfonds de votre être, vous ne l'oubliez jamais.
Même si vous n’avez qu’entraperçu la réalité pour un moment, quelque chose en vous est  changé à jamais.
La réalité est nucléaire ; elle est incroyablement puissante.  Elle est douée d’un pouvoir inconcevable. Les gens peuvent vivre un éclair de réalité en une fraction de seconde et l'énergie et la force qui entreront en eux bouleverseront leur vie.

Un seul instant d’éveil fait débuter la dissolution du sentiment fallacieux du moi et, par la suite, celle de toute notre perception du monde.

Je suis, tu es, nous sommes...

Entretien avec David Ciussi
Je suis née avant l’énergie et les particules.
Je suis née avant le soleil et la lune.
Je suis née avant les rivières et les océans.
Je suis née avant les fleurs et les animaux.
Je suis née avant les humains.
Je suis née avant les pensées de naissance ou de mort,
C’est de moi que verdit et fleurit le printemps.
Je suis sans mesure et sans but/
Mon avenir n’a pas de dettes, mon passé n’est pas écrit.
Mon cœur est dans toutes les formes et je me maintiens dans ma propre nature.
Je suis présente de toute éternité ensemencée au cœur de toute origine.
Ici, je tisse le lien avec toi ! Je donne mon être… infiniment.
Mon nom est : « relation ».

À chaque seconde, 7 billards de neurones sont en relation pour maintenir en vie chaque individu ! La terre est traversée immédiatement par des particules venant du soleil (neutrinos) ! Les scientifiques nous disent « tout est relation, tout est relié », les sages nous disent « tu es cela !» Alors qu’est-ce que la relation pour vous ?

J’entretiens une relation intime et privilégiée avec mon amie relation ! Elle m’enseigne jour et nuit les secrets de son humanité… (rires). Le procédé mystérieux de la relation est le nouveau défi proposé à l’espèce humaine. Malgré Internet, nous sommes à l’âge de pierre de la communication, pourtant la vie nous oblige à nous rencontrer et à vivre ensemble.

L’art de la relation se construit dans la spontanéité de chaque instant : c’est être conscient que chaque événement présenté par la vie, ici et maintenant, est une opportunité pour découvrir la solution de l’existence ; c’est observer pour connaître et se reconnaître en devenant lucide des lois naturelles de la vie.

Alors comment « vivre ensemble » et donc comment faire consciemment la paix ?

Vivre en paix est un état naturel auquel chaque homme aspire. Nous ne sommes pas faits pour vivre des cauchemars relationnels : ne pas savoir aimer ou ne pas être aimé. La paix avec les autres et en soi passe par une relation authentique sans l’obligation des larmes... Nous devons contacter l’intimité de notre être profond pour ressentir pleinement ce que nous sommes vraiment et faire la paix en nous. Penser que nous pouvons en tant qu’individu changer notre relation à l’autre sans nous clarifier intérieurement est un « doux leurre » et respecter l’autre, alors qu’à l’intérieur de nous c’est la tempête, une utopie romantique. Cela ne nous laissera qu’un sentiment de culpabilité, d’égoïsme et d’impuissance de ne pouvoir rien faire dans la réalité !
La seule paix sur laquelle nous pouvons avoir une influence réelle immédiate est celle que nous sommes capables de générer à l’intérieur de notre propre esprit. Notre responsabilité, c’est d’être « clairvoyant » sur ce qui se passe dans notre jardin intérieur en relation avec le jardin de l’autre : l’art de la relation se cultive, la paix relationnelle ne descend pas au bout d’un parachute, elle vient de nous. La raison pour laquelle je qualifie cette relation de mystérieuse, c'est que la relation n’est pas une chose innée mais un principe d’apprentissage dissimulé, à réinventer, contenant le plaisir de la découverte.

Passer de la relation instinctive à la communication consciente...

Quand deux personnes se rencontrent, qu’elles le veuillent ou non, elles échangent une multitude d’informations conscientes et inconscientes qui déterminent leur comportement et leur jugement. La réponse immédiate à cette interaction est une habitude comportementale instinctive : soit vous vous ressentez simple, naturel, soit vous vous dévalorisez par démission ou séduisez par compensation. Là vous êtes relatif mais pas relié ! Alors pouvons-nous en finir avec la manipulation, et ne pas vouloir changer les autres tout en maintenant nos mécanismes de résistance au changement. Allons-nous nous ouvrir à la communication consciente ?

Oui, mais comment faire ?

Fuir sur une île déserte (rires)…ou faire de la relation une opportunité de croissance réciproque où l’autre sera la solution d’un nouvel « apprenti-sage »

Avant, le mot « relation » était synonyme de : « J’ai peur du lien, je voudrais partager mais j’ai peur des autres, je me sens séparé des choses, je ressens la perte du lien ontologique, ma vie n’a pas de sens, Aussi dois-je chercher quelqu'un qui me donne de l’amour, qui me rassure parce qu’en moi vivent le don et l’abandon, l’amour et le combat, l’espérance et la résignation, la joie et la tristesse, le courage et la lâcheté, la vérité et le mensonge, etc. En résumé : « si je ne me connais pas, je ne puis comprendre pas le monde. »
Alors dans toutes ces interrogations et ces incertitudes, avez-vous trouvé un guide ?

Le premier guide est la vie comme elle se présente dans la rencontre avec le tout, famille, amis, nature. J’ai aussi rencontré des « Sages » qui m’ont aidé à retrouver ma véritable nature. Avant la mise en place du processus de l’éveil, j’étais robuste ! Je protégeais mon ego, mes illusions, mes croyances, mes opinions, mes certitudes, mes acquis, mes peurs sans le savoir… (rires). J’étais instinctif, inconscient de mes modèles réactionnels automatiques. J’étais dans ma coquille et je la protégeais… Je protégeais mon image-moi plutôt que ma nature essentielle.

La rencontre avec un sage authentique fait grandir sans créer de « dressage ». Elle est bouleversante par la reconnaissance du vrai. Le sage est sans concession. Il ne réduit pas l’exigence du vrai à un confort... Il conduit l’élève vers l’autoréférence.
Ce sage n’est ni sauvage, ni domestiqué, il possède la pédagogie de l’amour ainsi que l’omniscience ! Tout ce qui n’est pas le vrai est balayé.

L’omniscience de la relation, est-ce de tout connaître ?

Le sage connaît les stratégies de l’erreur, les impasses dorées, les sirènes mentales. Il n’est pas dupe des transcendances illusoires et du confort des paillasses mentales. Discriminant par son intuition vive, il défie les modèles explicatifs des sciences provisoires. Il n’est pas un charognard qui se délecte des restes des concepts pensés par les autres ; il est vif, tranchant, bienveillant, surprenant. Lucide, il suscite l’interrogation créatrice, il veille sur « je ne sais pas ». Il n’est pas un ignorant ou un sot, il connaît les différentes voies qui mènent au sommet et celles pour en descendre. Il n’y reste pas, il est mouvement de la voie, pas le but. Il connaît les étapes mais ne s’y engraisse pas. Il est omniscient des pratiques qui permettent le retour au vrai, mais aussi, il connaît les pratiques de l’erreur, il leur a consacré beaucoup de temps ! (rires)

La communication consciente est un mouvement entre deux êtres désireux de créer un pont entre deux rives. Elle est ce qui unit les individus comme le silence relie les paroles.

Si, au départ, notre point de vue ne peut qu’être que relatif ! Alors comment se comprendre ?

Comprendre l’autre relève d’une intention à se relier pour que l’instant vécu ensemble soit unique et singulier, commotion de la relation où il ne manque rien.

Comprendre l’autre, créer le mouvement de l’un vers l’autre, comme le geste de tendre la main et se dire « Bonjour » me permet de vérifier si je l’ai compris. Comprendre l’autre c’est m’enrichir de son point de vue. C’est être capable de lui donner toutes les chances d’exister dans sa différence. Agrandir son monde intérieur c’est une intention à communiquer, un geste à faire en soi.

Alors la communication consciente passe par la délicatesse du cœur, c’est une intention volontaire à se comprendre mutuellement ?

Oui, quand l’homme est capable de contacter simplement le courant créateur disponible dans chaque moment, tout devient simple et continuellement neuf : il se fond naturellement dans son environnement ; le mental et le cœur ne s’opposant plus, il ne crée plus d’entropie dans la relation avec lui-même et les autres. Comprenant le mouvement de sa pensée, il devient lucide, calme, simple et réaliste. Il observe et sait écouter comme un enfant réceptif et ouvert.

Le passage de la résurrection

Pour vivre cette réalité universelle de la relation consciente, je dois me connaître et reconnaître le passage entre « je suis isolé » et « je suis glorieusement seul ». Dans ce passage, le masque de l’isolement, de la rupture et de l’exil tombe. Que l’acteur joue le rôle de celui qui est isolé, limité, perdu, sans amour, ou le rôle du narcissique, de l’orgueilleux ou du vaniteux, tous les masques se fondent dans la beauté de l’Etre originel. C’est le passage de la résurrection. Le mouvement de l’un vers l’autre retrouvé, le point de vue de la relativité est laissé au profit d’une nouvelle énergie, celle de vivre le jeu de l’instant présent, jeu de la parenté singulière en même temps qu’universelle.
Comprendre cela nous donne l’opportunité de ne pas tomber dans le piége de l’objectivité mentale : « il a tort, j’ai raison. Je suis victime de la vie (l’avis) des autres ». Reconnaître cette non-dualité me fait comprendre que, si je suis malheureux ou inconfortable, l’autre n’en est jamais la véritable cause. L’autre me signale que je sors de la paix, il ne me fait pas la guerre

Aujourd’hui vous êtes psycho-gérontolongue, chargé d’enseignement en sciences et techniques de la communication, comment vivez-vous la relation avec les étudiants qui ne connaissent pas votre passé de chercheur de l’essentiel ?

Communiquer avec eux me procure beaucoup de satisfaction et de plénitude. Établi dans un silence intérieur je me sens pleinement élève de mon amie « Relation »(rires).

Avec les étudiants ou les amis qui viennent dans les ateliers, je continue à apprendre l’unité avec toute personne. La conscience de la perception d’unicité procure un sentiment de partage pédagogique, de confiance et d’émerveillement. Se sentir proche, pareil, humain, est un sentiment subtil de gratitude et de luminosité infinie. Vivre le miracle de la vie est une émotion de joie pure où tout devient sacré. Nous sommes tous le mouvement de la relation qui « s’apprend » à être relation consciente … A chaque rencontre, par un mystère inouï, la solution arrive, imprévue et toujours nouvelle, C’est comme si la liberté se libérait en ensemençant un sentiment d’ouverture transmissible. La personne se détend et devient ouverte à un nouveau processus de transformation psychologique et spirituel : l’amour inconditionnel va débusquer le Vrai et l’Authentique sous les masques de la personnalité. La sagesse enfouie au cœur de chaque être se dévoile dans un processus actif de lâcher prise. Elle nous ramène au bord de l’endroit qui nous a vu naître et nous verra mourir : migration intemporelle sans pourquoi ni comment… Ainsi le pont de la relation se dévoile, l’arche de l’alliance se fait. Cette force créatrice transperce toutes les souffrances mentales, les dissout. Etablis dans ce silence intérieur, pleinement en unité, nous partageons un sentiment indicible de confiance qui nous enrichit mutuellement. C'est comme si la personne se disait « quelqu'un m'écoute, me reconnaît et m’aime. Quelqu'un partage enfin ce que je suis ». Alors elle devient plus ouverte au processus de changement. C'est étonnant de constater comment les situations qui semblaient insolubles deviennent simples, les confusions qui semblaient irrémédiables se transforment en courants fluides et clairs chez celui qui est écouté. L’intelligence vivante et universelle se met en œuvre. Surgie du silence d’éternité, cette énergie pure d’amour dessine et met de la musique dans nos paroles.

Centrés dans le silence immuable, le mouvement de l’un à l’autre s’interconnecte vraiment. La relation consciente nous conduit et nous unit à la simplicité joyeuse. Dans cet espace relationnel s’ensemence la naissance de l’homme libéré de ses illusions, de ses peurs ou de ses fantasmes.
- Libre d’être silencieux en écoutant l’autre sans jugement.
- Libre de parler vrai avec délicatesse mais sans compromission
- Libre de dialoguer dans une dynamique relationnelle nouvelle
dans laquelle l’autre devient aussi la solution.
- Libre des conditionnements, des réactions inconscientes, de l’égocentrisme.
- Libre de reconnaître nos besoins fondamentaux
- Libre de désirer ce que veut la vie.

Avez-vous l’impression, qu’aujourd’hui, les gens accèdent à plus de conscience ? Sont-ils plus ouverts au processus de changement ?

Au-delà des apparences et du message immédiat échangé, la gloire universelle, mystérieuse et cachée, se dévoile. Une communion intime se crée de plus en plus dans l’échange des paroles et des idées ; la diversité des êtres se fond dans l’unité. C’est un bien-être de se sentir soi-même en contact avec ce qui est universellement soi et vrai. Comme le rendez-vous des rayons du soleil avec les vitraux des cathédrales, il y a de la lumière, de la beauté et du sacré dans chaque rencontre. Elle sert de révélateur des lois de l’âme humaine ; elle offre et donne l’opportunité d’accéder au cadeau caché, à l’ordre impensable du mystère qui réunit l’homme, la terre et l'univers en un tout. «C’est par cette compréhension simple et joyeuse que je suis sorti de ma solitude pour devenir un Nouvel être humain. »

Osons une analogie religieuse…

Seul Dieu parle depuis le commencement (rires).
Il n’y a pas un chant d’oiseau qui ne soit pas Lui… Il est le créateur de tous les sons et de tous les êtres. Lorsque deux humains parlent, c’est Dieu qui dialogue… Si les hommes l’oublient, sa parole unique devient deux paroles, deux moi, deux corps. La séparation est confirmée, la dualité relationnelle devient un vrai mensonge… le bien le mal, la vérité la faute, les causes et les effets etc. Le masque est collé au corps et à l’intuition: « Je suis ici, l’autre est là. Maintenant quelque chose me manque. » Dès cet instant, les hommes vont parler de la séparation comme d’une évidence abstraite logique et mentale. En réalité ils expliquent, conçoivent, et préméditent la séparation d’avec le divin. En réalité ils restent à l’intérieur du mensonge par une « pensée-sirène » : « Je sais que ce que je pense est vrai ; je suis un chercheur perdu ! ». Cette présomption de culpabilité devra être passée au crible de la joyeuse modestie… : « Je suis immaculé et ma présence émerveillée est avant le bien et le mal. Je suis le verbe créateur avant les langues humaines, avant la tour de Babel. Je suis humblement Dieu avant de devenir deux… Je suis omniprésent, ici, totalement lucide et émerveillé du lien avec « Je suis tout, je suis cela, infini, continûment. »
Fais comme l’oiseau …..
Pour résumer la pédagogie relationnelle du voyage d’ici à ici, prenons l’analogie d’un oiseau !

- Au début de la vie terrestre, je suis un oiseau enfermé dans ma coquille, je ne sais pas que je suis un oiseau et qu’il y a un dehors ! Je vis dans mon monde intérieur totalement sous la dépendance des processus héréditaires et automatiques de transmission de l’espèce.
- Ensuite je perce ma coquille, j’en sors et j’apprends à vivre ma vie à partir du modèle culturel et familial. Je ne me sens pas libre. Je me rends compte que je suis dans une cage ! (réflexes relationnels réactifs appris par mimétisme). C’est la voie psychologique.
- L’oiseau a trouvé la porte de la cage, elle était déjà ouverte ! Il vole dans l’environnement immédiat mais revient au nid ! (habitude du connu et d’être prisonnier). C’est le début de la quête spirituelle.
- L’oiseau devient le vol. Il n’est plus identifié à un objet ou à une chose ; il est l’intelligence de la voie spirituelle, il devient le processus vivant, le geste de « Dieu », il est la voie. Il devient la relation entre Dieu et sa créature…..

La vie qui se reconnait

Un rendez-vous du non-savoir avec Unmani
Transcription du sous-titrage en français d'une vidéo en anglais
Donc, il semble que, pour quelque raison, l'histoire se joue, comme si nous avons oublié Qui nous sommes vraiment. Et ensuite, il y a une une sorte de rappel qui semble se passer, une reconnaissance de la Vie qui se reconnait.
Une reconnaissance qu'en fait, ça a toujours été, ne pouvant pas ne pas être.

Et pendant tout ce temps, il y avait la recherche de... moi-même, il y avait une recherche à l'extérieur, ailleurs. Je cherchais dans quelqu'un d'autre, ou même dans une expérience particulière.

Mais reconnaitre Qui tu es vraiment, est reconnaitre qu'en fait ce n'est pas dans une expérience particulière. Pas une seule expérience particulière n'est Cela. Peu importe combien paisible, peu importe combien claire, combien claire peut être cette expérience.

Ce qui est reconnu est en fait, la Vie elle-même. Et la Vie elle-même apparait dans chaque expérience, n'importe quelle expérience. Donc, même l'expérience de la reconnaissance est une autre expérience. L'expérience de la Vie qui se reconnait elle-même, tombant amoureuse d'elle-même, va et vient et n'a pas besoin de rester toujours.
Donc, quand cette expérience change, et que la Vie semble s'oublier et semble jouer à "il y a un problème", comme si la vie était très sérieuse, comme si j'étais quelqu'un qui a quelque chose à faire, ça ne veut pas dire que quelque chose est perdu, ça ne veut pas dire que quelque chose a été oublié : la Vie apparait comme cette expérience, cette expérience de jouer comme une identité, de jouer comme quelqu'un avec un problème est aussi la Vie qui Se reconnait, qui S'expérimente.

Donc ceci semble aller contre toutes nos vieilles idées spirituelles de comment nous devrions être des personnes parfaites, comment nous devrions être bons et gentils, comment nous devrions être en paix tout le temps.
Mais voyez-vous ça ne marche pas comme ça, ça ne marche pas en corrigeant chaque comportement, chaque action. Cela ne marche pas en essayant de me réparer, moi, mais en reconnaissant qu'en fait, il n'y a personne pour être réparé.
Il n'y a personne qui peut vivre en paix tout le temps.
Et tout ce qu'il y a EST la paix. Mais pas le genre de paix que la pensée peut imaginer.Pas forcément une expérience constante de paix.
L'expérience peut être n'importe quoi.

Savoir Qui Tu Es vraiment est savoir que la paix est là, en dépit des expériences. 
Mais le savoir de cette paix n'est pas une expérience.
Ce n'est pas un objet qui peut être su.
Donc, chaque mot qui essaie de le décrire n'est pas ça, car ça ne peut pas être dit avec des mots.
Chaque mot implique une expérience subtile.
C'est pour ça que c'est une reconnaissance, pas une compréhension.
Cela va bien au-delà des mots et des concepts.
Parce que c'est Qui vous êtes vraiment, déjà.
Une paix absolue, maintenant.
Une Paix radicale, qui s'en moque s'il y a une "expérience" de paix ou pas.
Il ne dépend pas d'une "expérience" de paix qu'il y ait la Paix.
C'est la seule sécurité, c'est le seul endroit de repos.
Tout le reste est temporaire.
On ne peut compter sur rien d'autre. Chaque expérience vient et puis part. Chaque personne vient et puis part. Chaque comportement, chaque action, chaque pensée, chaque émotion, tout passe.
Mais Qui vous êtes vraiment ne passe pas, n'est jamais expérimenté, et ainsi ne peut jamais finir.
Simplement, être conscient de ce qui va et vient.
Intouché.
Inexpérimenté.
Un vide absolu.
Et pourtant absolument plein de ce qui Est maintenant.

Pas à pas...

Citation de Jean Klein
"Avant que l’éveil puisse devenir permanent, le mental doit parvenir à une certaine maturité par la capacité de s’auto-informer sur ses limites dans le processus de l’éveil.
Par des passages successifs de la dualité à l’unité, se forge la possibilité de transmettre au mental la compréhension du non-état.
Alors il n’y a plus récupération mais acceptation.
Au seuil de l’être, l’ouverture est encore une perception. 
La totalité ne peut se déployer que lorsque l’accent est mis sur le non-état ultime, totale disponibilité non orientée dans la présence.
L’intuition globale doit précéder la compréhension intellectuelle.
A ce moment, tout ce qui est perçu vit en vous, mais vous ne vivez plus dedans.
Ce n’est que lorsque l’intellect est enraciné dans la conscience globale, qu’il n’y a plus objectivation."

La créativité de la vie

La créativité de la vie émerge t-elle du vide
ou d’une glorieuse présence infinie : le vide plein ?
Entretien avec David Ciussi
Les traditions spirituelles parlent du vide intérieur, les scientifiques d’un vide extérieur comme les trous noirs, qu’en pensez-vous ?

Les choses et les idées passent, seule la vacuité silencieuse, d’où émergent les idées et les concepts reste. Exister individuellement et s’en étonner est le don incommensurable de ce grand mystère créateur.

Pour vous cette vacuité silencieuse n’est pas vide, du rien, mais une vie émerveillée au cœur du mystère ?

Oui, un émerveillement d’être le mystère, sans les questions du chercheur perdu, simple présence paisible, chevauchant le mystère du miracle d’exister, sans pourquoi ni comment. « Et soudain je fus… intime et naissant du verbe créateur, naissant d’une pure énergie comme le temps et l’espace, libéré de mon image Monde d’il y a 15 milliards d’années » … Seul Dieu voyage et crée d’ici à ici.

Dans « Rêve d’éveil », vous avez écrit un poème sur la vacuité, pourquoi n’avez-vous pas utilisé le terme de vide créateur !

L’expérience d’enseignant m’a appris à être très prudent au sujet du concept du vide. Pour celui qui est libéré de tous les concepts, le vide ou le plein sont des formes de langage joyeuses et inventives qui éclairent le principe créateur. Cependant, du point de vue du « chercheur », cette image du vide sera comprise à partir de sa dualité, engendrant de la sorte une confusion dramatique au sein de son esprit. Ce flou mental risque de le faire passer à côté d’un trésor inestimable.

Je vais illustrer mes propos : Pendant un exercice, un ami prend conscience d’une qualité de présence en soi, sans pensées mentales.

Je lui demande comment il se ressent, il répond « Je ressens comme un vide… rien …»

Je lui dis « Tu es donc un vide, un rien ? Cela te convient-il ? »

Immédiatement un grand éclat de rire illumine notre rencontre, il me répond : « L’image-moi étant du vide ou du rien s’est envolée ! »

A ce moment, nos rires individuels comme des vagues infinies rejoignent le rire de l’océan.

Question : Est-ce cela vivre l’instant présent ?

Oui, comme une retrouvaille, intuition immédiate et continue qui se retrouve ici, dans chaque instant.

Dans cette intuition, vous incluez le temps, l’espace et le corps humain !

Oui, car l’exclusion d’une partie effondre l’unité de la totalité créatrice. L’intuition créatrice est antérieure à la pensée discursive. Elle est un mouvement immédiat où les notions d’avant, de pendant et d’après se fondent dans notre présence glorieuse et intemporelle, car tout change et échange en même temps dans l’océan de la création infinie. Notre corps terrestre et le corps-monde sont le même événement. Ils ont toujours coexisté immédiatement.

J’ose une analogie religieuse : « Dieu se recrée, tout en restant Dieu, l’inchangé ». Un scientifique dirait : « un contenu absolument nouveau a co-évolué ».

Sur le plan terrestre, est-ce l’esprit créateur universel qui se manifeste au niveau individuel quand un homme crée une œuvre d’art à partir du rien ?

Oui, la créativité artistique, pensée pure, est l’expression de la beauté coexistante entre une individualité et son universalité.
Elle est créatrice et indivisible. Elle est génératrice d'images et d'idées, elle est l’expression de l’intuition face à l’exigence de la perception d’un réel fondamental.

Une œuvre naît-elle de l’artiste ou du tout ?

L’artiste fait partie de l’œuvre : du tout.

L’œuvre est-elle une création intellectuelle, mentale ?

Non, si l’artiste pénètre le visible, le sensible, le réel et les apprivoise en leur donnant vie sans en faire un objet.
Sa discrimination fait qu’il ne reste pas prisonnier des apparences, des résistances et des habitudes de la pensée mentale, mais il sait préserver l'aptitude à l'émerveillement face au réel et percevoir en permanence, la distorsion entre le monde naturel silencieux, authentique et les artefacts. Inéluctablement, le visible mène l'artiste à s’étonner de ce qu’il voit et pressent. La matière révèle peu à peu ses secrets et l’alchimie se produit entre cette âme agissante, patiente et observatrice et la matière qui s’apprivoise doucement en se laissant façonner.
Sa curiosité et sa sensibilité le guident vers la perception et l’intuition de la structure invisible des choses, mystère de l’ordre caché qui sous-tend l'apparence de la création.
Au cœur de la découverte, amoureux passionné de la lumière, l’artiste élève la science de l’art inclus dans le temps et l’espace, au niveau des qualités de l'esprit pur.
Il nous fait pressentir par contagion, l’interaction entre l’homme et l'univers subtil et invisible, surgissement du moment poétique où l'exactitude émerge de la relation de deux univers, dialogue imprévu entre la matière et l'esprit.
L’inspiration, comme une explosion de joie pure, crée le moment poétique où se retrouve la mémoire universelle, union impensable naissant de l’absolu et de sa manifestation, cristallisation de l’exactitude d’une vérité enfouie.

Le créateur entre alors dans une nouvelle intimité de lui-même !

Oui, alors transporté par cette inspiration, l’identité personnelle de « l’homme » s’efface et laisse place à une dimension plus universelle où le beau semble vouloir s’exprimer et exister à travers lui. Il devient l’instrument d’une énergie nouvelle, extase indicible se révélant dans la nature humaine, Son geste devient juste et harmonieux, sans effort. Il se vit dans un dépassement de lui-même, il est « vécu ». En cela, il est la création qui se « pollènise », il est la graine, la fleur et le fruit du « né-en » imaginatif chef-œuvre de la générosité de la vie.

Que vous manque-t-il ?


Qui êtes-vous vraiment, votre bien-être est-il conditionné par les accumulations des avoirs et des savoirs ? Votre intelligence est–elle construite par les autres ou la reconnaissez-vous comme venant des profondeurs de votre être ?

Si vous trouvez votre joie de vivre dans la consommation des biens extérieurs et des connaissances mentales, est-ce que cette façon d’exister vous rend heureux ou dépendant ?

Un « mac-mantra » à emporter ?

Notre société de consommation nous incite à ne jamais être satisfait de nos acquis, elle stimule les désirs et crée des besoins par des publicités de toutes sortes. Quant à la mondialisation, elle nous apporte le choix et la diversité mais en même temps, l’abondance de biens ne nuit-elle pas à notre besoin de stabilité et de paix intérieure. Même la recherche spirituelle est commercialisée par des promesses new-age de toutes sortes : « mac-mantra, guru shopping ».

Apprendre à réapprendre

Ne soyons pas des consommateurs passifs, notre vie n’est pas qu’une bouteille que l’on remplit d’informations, notre vie est aussi le berceau de la beauté, de la créativité, des arts et de la musique, espace naturel de liberté, d’autoréférence et de simplicité. Quand vous êtes naturellement vous-même, vous êtes dans la vérité, la légèreté, la lucidité et la cohérence. Se connaître, comme nous l’enjoint Socrate depuis 25 siècles, c’est essayer d’apprendre à réapprendre où justement « découvrir n’est pas apprendre ».

Qui sommes-nous ?

Lorsque nous étions les enfants de la curiosité, nous étions présents à l’esprit de la découverte. Le temps s’ensemençait de rendez-vous intimes, ceux-ci guidaient notre aventure quotidienne, une journée était un espace de tous les possibles alors nous savions combien notre vie etait unique et précieuse. Nous connaissions le secret de la porte magique, tout était ludique et nous savions comment aimer continuellement.

Aujourd’hui, nous avons oublié d’être ces enfants-là. Notre identité s’est forgée sur des valeurs éphémères : nous sommes une mode passagère qui s’actualise quelques jours avant de mourir pour constater que notre garde-robe ne suivra pas… Nous sommes « ma maison, ma voiture, ma carte bancaire, mes diplômes, mes idées, « Moi ». Mais sommes-nous uniquement « ces consommés, ces hommes pré-cuisinés ou surgelés», ou des humains debout qui réfléchissent ensemble sur la façon de grandir en toute intelligence ?

Ce qui vous manque, c’est vous ….

Nous donner de l'importance, privilégier nos idées, nos croyances, nos réussites ou nos échecs, nos peurs et notre histoire personnelle, c’est oublier la permanence de la conscience d’Être. Nous ne sommes pas ces expériences, nous sommes l’espace dans lequel elles se déroulent. Les apparences changent tout le temps. Tout est éphémère alors pourquoi transporter notre « image-moi » comme une idée fixe ? Le seul vrai désir de l’âme est de vous sentir unifié à toute chose et non pas de posséder chaque chose. Le propriétaire n’est-il pas celui qui voit ? En fait, à travers ces objets qui ne font plaisir que peu de temps, c’est vous-même que vous cherchez car vous avec l’impression qu’il vous manque quelque chose. Ce qui vous manque c’est vous. L’origine du désir, c’est le « désir sain » de vous retrouver entier dans le tout existant. Ayant oublié cela, les désirs se réduisent aux objets ou aux projets utopiques. Les possessions terrestres ne sont pas condamnables en elles-mêmes, mais la vigilance doit toujours être ramenée vers le sujet faisant l’expérience de ces objets.

La vie à l’endroit commence alors, pleine, simple, dans le mystère de l’instant qui vit en nous, dans la joie d’Etre.

dimanche 23 janvier 2011

Introduction à la clarté

Transcription d'une vidéo de Candice O'Denver
L’introduction à la clarté est simple : arrêtez de penser un instant.
Ce qui est est vivacité, connaissance alerte. C’est ce qui reste, juste la vivacité.
La prochaine pensée qui apparaît, apparaît grâce à cette connaissance alerte.
Un autre terme pour cette connaissance alerte est clarté.
La clarté qui est présente quand on ne pense pas est aussi présente quand on pense.
Maintenant si vous observez cela de très près,
vous trouverez au sein de la clarté une liberté dans la perception immédiate.
Vous trouverez une ouverture perceptive complète dans chaque expérience.
Voici comment ça marche.
Remettez-vous en à la clarté et remarquez comment la prochaine pensée apparaît dans la clarté et se résout dans la clarté. La pensée suivante apparaît, se résout.
La pensée suivante apparaît, se résout.
Il peut y avoir un intervalle ou non, même l’intervalle entre les pensées est clarté.
C’est un autre point de vue que la clarté appelle intervalle.
Donc, en voyant le processus simple de votre propre pensée, de cette façon très directe, vous comprendrez comment le monde entier des descriptions survient.
Toutes les perceptions, à savoir tous les points de vue, toutes les pensées, les émotions, les sensations et les autres expériences apparaissent du fait de la clarté.
L’apparition, la durée et la résolution des points de vue dans la clarté, sont elles aussi de simples descriptions de la clarté.
En fait, tout est une manifestation de la clarté.
Une façon de voir cela c’est que la clarté est la vue et que les points de vue apparaissent dans la vue de la clarté.
La clarté et les points de vue ne sont pas deux choses différentes.
Ils sont sans division.
La clarté brille de l’intérieur des points de vue.
Ce n’est peut-être pas la façon dont vous avez envisagé les choses.
Cependant, en vous introduisant à la clarté et en voyant comment elle vous accompagne dans chaque moment de votre journée, vous trouverez une totale liberté dans la perception immédiate. Une complète ouverture perceptive dans chaque expérience.
Cela signifie que vous ne serez plus englouti par les descriptions.
Vous ne serez plus emporté par le tri constant de vos points de vue, à essayer d’avoir de bons points de vue, et essayer de ne pas avoir de mauvais points de vue.
Vous verrez qu’il y a un niveau d’intelligence plus puissant que de trier les points de vue en positifs, négatifs et neutres.
Vous trouverez dans la clarté un niveau d’intelligence plus complet qui sait toujours quoi faire et comment agir et le fait d’une façon très bénéfique.
Vous trouverez une intelligence en vous-même qui est insouciante et ouverte, ainsi que totalement efficace et puissante.
Dans chaque instant de clarté, il y a une stabilité complète, une stabilité sans fin.
Elle a toujours été là. Simplement, quand vous la reconnaissez, elle devient prédominante.
Elle devient très évidente. Cette vaste stabilité qui est au cœur de votre être est déjà présente. En la reconnaissant simplement, elle devient évidente.
Reconnaissez la clarté instinctivement, pour de courts instants, de façon répétée, jusqu’à ce que ce soit continu.
N’essayez pas prolonger les instants de clarté.
La clarté est déjà là, donc elle n’a pas besoin d’être prolongée.
C’est simplement une question de s’accoutumer à une évidence, c’est tout.
Aucun obstacle nulle part.
Tous les points de vue apparaissent dans la clarté tels de bons vieux amis.
Les points de vue qui apparaissent dans la clarté se résolvent d’eux-mêmes, comme la trajectoire d’un oiseau dans le ciel.
Pareil à un mirage, les points de vue n’ont pas de substance ; ils sont imprégnés d’espace, l’espace de la clarté.
Les points de vue se résolvent d’eux-mêmes ; ils se défont d’eux-mêmes sans que rien n’ait besoin d’être fait, comme le nœud dans un serpent se défait de lui-même spontanément.
Par le pouvoir de la clarté évidente, vous verrez très directement que votre propre intelligence-clarté brille plus fort que tous les points de vue au point de n’avoir même pas besoin de les remarquer.
Ils sont commodes en tant qu’outils, cependant ils ne sont pas les objets de l’attention ; c’est la clarté qui est évidente à tout instant, brillant plus fort que tous les points de vue.
De la même façon, la lumière éclatante du jour brille plus fort que toutes les planètes et les étoiles là-haut en ce moment. Donc, pareillement, la vue de la clarté est un ordre d’intelligence plus complet qui surpasse l’intelligence des points de vue en une démonstration rayonnante de bienfaits.
Bienfaits très directs pour vous-mêmes et bienfaits pour les autres.
Le bénéfice est évident de dehors et de dedans, de tous les côtés, dans toutes les directions internes, externes et entre les deux.
La clarté n’a pas de direction, elle n’a pas de côté, pas de destination, de ligne, de division. La clarté ne peut jamais être divisée, elle est uniforme.
Peu importe combien de descriptions sont apposées sur la clarté, elle est toujours ouverte et libre dans la spontanéité de la description même.
Ces descriptions sont comme des jouets, elles ne sont pas des choses solides fixées, elles sont la lumière brillante de la clarté même.
Par le pouvoir de la clarté en cet instant, le souci tracassant que vous avez eu toute votre vie est parti complètement.
Maintenant, chaque fois que ce souci réapparait, remettez-vous en à la clarté.
Bientôt, vous verrez que la clarté a complètement clarifié vos vieux soucis et tracas.
Maintenant, la clarté est évidente, plutôt que le souci et le tracas...

samedi 22 janvier 2011

Faire ou ne pas faire ?

issu de la réponse # 53 OAStudyGroup
Merci à Laya pour la traduction en français de ce texte

Je rencontre tant de personnes qui ne sont pas heureuses, et à qui on a dit qu'il n'y avait absolument rien à faire. Donc, en plus de leur mal-être, une couche de résignation et de frustration a été ajoutée. Ce mal-être est d'autant plus intense chez ceux qui comme vous, ont connu des moments ou des périodes d'éveil.

Il est vrai que du point de vue de l'absolu, il n'y a rien à faire, et personne pour le faire. Toutefois une personne malheureuse ne parle pas du point de vue de l'absolu. Elle parle du point de vue, où l'apparente entité séparée, son mal-être et la recherche qui obligatoirement s'ensuit, sont vécues comme tout à fait réelles. Il n'y a là aucun jugement.

Il est important de comprendre qu'en tant qu'entité séparée, faire ou ne pas faire n'est pas un choix. Faire (dans ce cas, rechercher le bonheur) est inévitable et inéluctable, si l'on ressent que l'on est une entité séparée, c'est-à-dire si l'on se sent malheureux.
Il n'est pas juste de dire: "Je sens que je suis une personne, une entité séparée, je suis malheureux et pourtant je sais qu'il n'y a rien à faire". L'entité séparée est celui qui fait, qui cherche, qui pense etc. Ce qui s' est passé dans de tels cas, c'est qu'un mince vernis d'Advaita a été répandu sur nos croyances et sentiment de séparation.

Si nous sommes malheureux, nous rejetons par définition la situation actuelle. Nous voulons que les choses soient différentes. Ce rejet de la situation courante est en soi synonyme de recherche d'une situation différente, c'est-à-dire la recherche du bonheur dans le futur. En d'autres termes, mal-être et recherche du bonheur sont inséparables.

Si nous disons que nous sommes malheureux et qu'en même temps nous comprenons qu'il n'y a rien à faire, qu'il n'y a pas de recherche, alors nous n'avons simplement pas examiné suffisamment notre condition présente.

Dans un tel cas, un regard clair sur nous-même, révèlera une entité apparente, qui est véritablement en recherche, c'est-à-dire, une entité qui fait quelque chose. Ainsi rechercher le bonheur n'est pour celui ou celle qui croit être une entité, pas un choix. C'est donné. La personne séparée est la recherche du bonheur.

Cette aspiration profonde de votre coeur est un mélange de la joie même que vous recherchez plus la croyance et le sentiment qu'elle n'est pas présente. Si nous ajoutons la croyance qu'il n'y a rien à faire pour dévoiler cette joie, nous nous condamnons à la résignation, frustration et désespoir, soulagés par quelques moments fugaces de bonheur. Il est vrai que l'aspiration du coeur ne peut être comblée, mais elle peut être dissoute.

La joie est la simple reconnaissance de notre propre être - c'est la chose la plus naturelle. Ce qui reconnaît cet Etre et ce qui est reconnu sont une seule et même chose.

Si nous pensons que nous sommes une personne (et que nous nous sentons malheureux de ce fait) il y a deux choses que l'on peut faire. L'une est de rechercher la source de cette personne apparente. En tournant notre attention vers notre propre Etre, cette apparente entité qui semblait tourner son attention, se révèle n'être rien d'autre que la Présence elle-même.

Et la deuxième : en prenant la position de cette conscience-présence, nous pouvons coopérer avec le réalignement du mental et du corps, et en fait du monde, avec cette nouvelle position. Cela demande simplement de la patience, de la clarté et du courage.

La Présence s'est, semble-t-il, voilée en prenant la forme de la pensée dualiste, mais étant la substance même de toute expérience, elle a aussi permis le chemin du retour à elle, un fil d'or... le chemin de l'investigation et de la contemplation.

Du point de vue de la personne, ces deux possibilités seront ressenties comme un faire - qu'il en soit ainsi. Elles sont le cadeau (la grâce) de la Présence à elle-même.

Il n'y a que Conscience...

Extrait de « La Transparence des choses » de Rupert Spira
Merci à Laya pour la traduction en français de ce texte !


La Conscience n'est pas seulement le témoin mais aussi la substance de chaque objet qui apparaît en elle. Chaque objet est fait de Conscience et est une expression de la Conscience.

Pour commencer nous comprenons les objets comme apparaissant à la Conscience.

Puis nous comprenons qu'ils apparaissent dans la Conscience.

Et ensuite nous comprenons qu'ils apparaissent en tant que Conscience.

De cette façon, la Conscience réabsorbe le corps, le mental et le monde en elle-même.

Et cette formulation n'est pas tout-à-fait exacte, car elle suggère qu'un objet est venu d'une certaine manière, de l'extérieur et est apparu dans la Conscience, et que cette Conscience prend l'objet en elle-même.

Quoi qu'il en soit, la Conscience "est" en premier, avant l'apparence de tout objet. Notre toute première expérience en tant que nouveau né a été expérimentée par cette même Conscience qui est présente maintenant, et lit ces mots.

Bien sûr, parler "d'avant" n'a aucun sens, car lorsqu'il n'y a pas d'objets, il n'y a pas de temps, mais nous devons accepter les limitations du langage.

Ce n'est pas que la Conscience prenne l'objet en elle-même. La Conscience prend la forme de l'objet apparent, au travers des facultés de ressenti et de perception, tout en restant toujours elle-même.

Au départ la Conscience s'identifie avec les objets et ce faisant, elle semble s'oublier elle-même. Plus tard, elle prend la forme des objets sans s'oublier elle-même.

Lorsque la Conscience semble s'oublier elle-même, "l'objet" est expérimenté comme un objet avec son existence propre séparée. Lorsque la Conscience prend la forme d'un objet sans s'oublier elle-même, "l'objet" est expérimenté comme une expression de la Présence même.

En réalité, la Conscience prend la forme de chacune de nos expériences. De cette façon, nous, Conscience, nous nous connaissons comme étant toute chose.

La vacuité transparente, lumineuse, vide, connaissante de la Conscience prend la forme de la totalité de notre expérience. Elle se connaît en tant que chaque chose.

La Conscience est toujours elle-même et pourtant, en s'identifiant exclusivement avec un objet, le corps-esprit, elle semble devenir quelque chose. Elle semble devenir un objet.

En se désidentifiant de l'objet, elle se réalise elle-même comme sujet. Elle se réalise comme n'étant rien, vide, c'est-à-dire comme n'étant pas un objet, pas une "chose".

Comme elle reconsidère l'objet à partir de sa position de sujet, elle réalise que le sujet - i.e. elle-même - entre dans la composition de l'objet. Elle se réalise en tant que toute chose.

Cette condition pourrait être appelée l'Amour. C'est l'état naturel dans lequel la vacuité du témoin est libérée de toute objectivité ou limitation et se réalise comme étant la substance même de toute chose. La Conscience se connaît comme toute chose.

Elle réalise que chaque chose est inclue en elle et est une expression d'elle-même.

Cela dépasse le sujet et l'objet. Le sujet et l'objet s'écroulent dans ce qui est derrière, au-delà et en eux. Nous pourrions appelé cela l'Etre.

La Conscience devient quelque chose, puis rien, puis toute chose, et reste cependant toujours elle-même.

La Conscience ne va jamais nulle part. Elle ne devient jamais rien.

Il n'y a que la Conscience, il n'y a que l'Etre, qui simultanément crée, est témoin, exprime et s'expérimente elle-même ou lui-même dans chacune de nos expériences.